Révolution française - Premier Empire

Machiavel dictateur, zéro couronné, joujou de la Révolution, obsédé sexuel, chéri de Satan, empoisonneur de soldats, Attila-Croquemitaine, mythe solaire : Napoléon a-t-il même existé ? À travers libelles anonymes et pamphlets sous le manteau, à travers Sade, Chateaubriand, Clausewitz et mille autres oubliés, Jean Tulard dresse le portrait du « tyran des nations », le tableau de la contre-légende impériale. Date de première édition : 1964.

Biographie du fondateur et principal rédacteur des Actes des Apôtres, puis de divers journaux publiés à Londres au service de la Couronne britannique, ce livre intéresse l’histoire de la presse et de l’émigration. Un chapitre est consacré aux rapports de Peltier et de Chateaubriand et à son rôle dans la publication de l’Essai sur les révolutions. Un autre chapitre concerne son action sous l’Empire dans les relations de commerce de l’Angleterre avec l’état d’Haïti. Plusieurs documents sont publiés en annexe, dont la table des matières du Dernier Tableau de Paris. Index des noms, des lieux et des publications périodiques.

Colloque organisé à Ajaccio par la Société d’histoire moderne pour le deux-centième anniversaire de la naissance de Napoléon Bonaparte. Les études ici présentées témoignent du lien dialectique qui unit histoire générale et recherche régionale. Elles apportent sur un certain nombre de points - l’administration du territoire, les villes et communautés rurales, le sentiment révolutionnaire, les rapports avec la France - une connaissance plus précise des problèmes de la Corse, de la fin de l’Ancien régime à la Restauration.

« La Révolution est comme Saturne, elle dévore ses propres enfants. » Au printemps 1794, les conflits opposant les factions républicaines aboutirent en effet à l’arrestation puis à l’exécution des hébertistes, des dantonistes et des chemises rouges. Les grands procès de l’an II portèrent à leur apogée les luttes fratricides révolutionnaires. Mais s’agissait-il simplement d’une manifestation du terrorisme aveugle de la dictature robespierriste ? Ou bien d’une réponse à une menace réelle contre le pouvoir, la « conspiration de Batz » ? Ces questions sont l’objet de cet ouvrage, qui, loin de l’histoire officielle, se propose de dévoiler les causes « réelles » de cet épisode tragique de la Révolution française. « Au drame “caché, étouffé” que furent les procès d’Hébert et, après lui, celui de Danton, celui enfin des Chemises rouges, à ces procès jugés, mais jamais plaidés au fond, à ces procès escamotés et maquillés, à ces procès à refaire, l’auteur de La “Conspiration de Batz” apporte […] un nouvel éclairage et une interprétation nouvelle : face à l’histoire officielle et théâtrale, celle secrète, de derrière la toile » (Albert Soboul).

La première partie de ce volume est consacrée à Mirabeau père, Victor Riqueti, marquis de Mirabeau, dont l’ouvrage célèbre L’Ami des hommes est réexaminé et replacé dans son contexte. La deuxième partie intéresse celui dont l’éloquence révolutionnaire fit la gloire du nom, Honoré Gabriel Riqueti, comte de Mirabeau. Comment faire l’étude d’une pensée sans considérer le contexte de sa naissance et de son développement ? « Il faut saisir ce commencement, puis suivre son mouvement en relation avec le monde des pensées vivantes de son temps ; avec l’histoire aussi, c’est-à-dire avec une situation historique concrète et des rapports sociaux précis, ceux de la société française dans la seconde moitié du XVIIIe siècle » (Albert Soboul).

En abolissant les apanages, qui tiraient une grande part de leurs ressources de l’exercice des droits féodaux, la Révolution fait figure d’exécuteur testamentaire de la monarchie d’Ancien régime, jalouse de réduire ces abandons des droits propres du pouvoir d’état. L’apanage de la Maison d’Orléans tient une place privilégiée non seulement dans l’histoire des institutions, mais aussi dans l’histoire économique et même politique. La suppression affecte spécialement le duc d’Orléans, futur Philippe-égalité, un des mieux dotés, qui disposait de vastes territoires, peut-être un vingtième du royaume, groupés surtout autour de Paris. L’étude de l’apanage a été possible grâce à l’accès aux archives privées de la maison d’Orléans. Une véritable administration gérait l’exploitation des ressources liées aux différents droits ; cette analyse constitue une étude économique et administrative du plus haut intérêt.

Dans cet ouvrage consacré à la personnalité et à l’œuvre de Jean-Marie Roland sous ses deux ministères, la figure de l’homme s’estompe derrière l’institution : l’observation au jour le jour du fonctionnement et de l’autorité du ministère auquel la Constituante avait donné la haute main sur l’administration intérieure. L’autorité ministérielle, essentielle à l’intelligence du sujet, fait l’objet de la première partie. Les chapitres qui suivent sont relatifs aux bureaux, aux relations avec les corps administratifs et au service des lois. Deux autres chapitres concernent les rapports interministériels et le contentieux des lois. On peut observer, durant cette unique année d’application de la constitution de 1791, les confrontations de la législation nouvelle et des faits. Il s’en dégage l’impression d’un fort décalage entre l’efficacité et l’activité, la décentralisation voulue par les Constituants conférant aux administrations locales une relative indépendance, une situation ambiguë où Roland sut montrer une bonne dose d’opportunisme.

Le général Dominique Martin Dupuy est surtout célèbre pour avoir commandé, durant la bataille de Lonato en 1796, la 32e brigade au sujet de laquelle Bonaparte déclara : « J’étais tranquille, la brave 32e était là. » Mais la carrière militaire de ce Toulousain, assassiné au Caire en 1798, restait largement inconnue. La publication de sa correspondance se propose ainsi tout d’abord de rectifier cette lacune, en apportant de nouveaux éclairages sur la vie de Dupuy comme sur les principales campagnes de la France révolutionnaire. Mais elle possède également une portée plus générale : en présentant les réactions et sentiments de ce jacobin militant, elle témoigne de l’évolution idéologique des volontaires de 1792 pour qui l’armée deviendra la seule institution capable de sauver les idéaux républicains.