Études philosophiques II

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- Éditions de l'éclat [22] http://purl.org/dc/terms/isPartOf http://hp.metastore.ingenta.com/content/publisher/editions-de-leclat
- Gallimard [22] http://purl.org/dc/terms/isPartOf http://hp.metastore.ingenta.com/content/publisher/gallimard
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"Il faut s'adapter"
- Barbara Stiegler
- 2019, Gallimard
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D’où vient ce sentiment diffus, de plus en plus oppressant et de mieux en mieux partagé, d’un retard généralisé, lui-même renforcé par l’injonction permanente à s’adapter au rythme des mutations d’un monde complexe ? Comment expliquer cette colonisation progressive du champ économique, social et politique par le lexique biologique de l’évolution ? La généalogie de cet impératif nous conduit dans les années 1930 aux sources d’une pensée politique, puissante et structurée, qui propose un récit très articulé sur le retard de l’espèce humaine par rapport à son environnement et sur son avenir. Elle a reçu le nom de 'néolibéralisme' : néo car, contrairement à l’ancien qui comptait sur la libre régulation du marché pour stabiliser l’ordre des choses, le nouveau en appelle aux artifices de l’État (droit, éducation, protection sociale) afin de transformer l’espèce humaine et construire ainsi artificiellement le marché : une biopolitique en quelque sorte. Il ne fait aucun doute pour Walter Lippmann, théoricien américain de ce nouveau libéralisme, que les masses sont rivées à la stabilité de l’état social (la stase, en termes biologiques), face aux flux qui les bousculent. Seul un gouvernement d’experts peut tracer la voie de l’évolution des sociétés engoncées dans le conservatisme des statuts. Lippmann se heurte alors à John Dewey, grande figure du pragmatisme américain, qui, à partir d’un même constat, appelle à mobiliser l’intelligence collective des publics, à multiplier les initiatives démocratiques, à inventer par le bas l’avenir collectif. Un débat sur une autre interprétation possible du sens de la vie et de ses évolutions au cœur duquel nous sommes plus que jamais.
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1969 : Michel Foucault et la question de l'auteur
- Dinah Ribard
- 2019, Honoré Champion
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Michel Foucault donne en 1969 à Paris, puis en 1970 aux États-Unis, une conférence sur la question de l’auteur dont la formule-clé, « Qu’importe qui parle », est empruntée à Samuel Beckett. Il existe plusieurs manières de donner un contexte aux propositions avancées dans ce texte qui fit événement, de raconter l’histoire de son impact sur la théorie, la critique, l’histoire du fait littéraire, d’y réagir enfin. On s’efforce ici d’éclairer ces interprétations, ces récits, leurs évolutions et leurs enjeux, en s’intéressant notamment à leur caractère contradictoire, ainsi qu’à l’importance qu’ont eue, pour l’évolution des études littéraires, des choses que Foucault ne dit pas dans « Qu’est-ce qu’un auteur ? ».
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Alain ou la démocratie de l'individu
- Jérôme Perrier
- 2017, Les Belles Lettres
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Cette première synthèse intégrale de la pensée politique d’Émile Chartier (1868-1951, plus connu sous le pseudonyme d’Alain) se propose, à nouveaux frais et de manière soigneusement contextualisée, de redonner à Alain la place majeure et singulière qui lui revient dans l’histoire récente des idées : celle d’un penseur citoyen, d’un libéral de gauche compagnon de route du radicalisme, dont l’anti-étatisme, l’individualisme démocratique et le rationalisme laïque entrent en résonance profonde avec les préoccupations contemporaines. Jérôme Perrier entend ainsi rendre justice à cet insatiable chroniqueur, dont l’oeuvre a pâti d’avoir été disséminée en plusieurs milliers de « Propos » dans la presse de son époque. Contre le cliché de « philosophe pour classes terminales » qu’on a parfois cru devoir lui accoler en raison de son style sans jargon, il campe un Alain à la fois clair et profond, soucieux d’être compréhensible par tous, qui s’inscrit aussi dans la tradition des moralistes français allant de Montaigne à Camus.
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Apologie pour Machiavelle
- Louis Machon and Jean-Pierre Cavaillé
- 2016, Honoré Champion
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« Il est mort trop tôt pour moi ». Tels sont les mots que Louis Machon, alors simple curé du Tourne, près de Bordeaux, écrit à propos de Richelieu, dans la préface de la dernière version manuscrite (1668) de son grand ouvrage Apologie pour Machiavelle, déjà terminé en 1643, condamné par son audace, beaucoup plus que par la mort du cardinal ministre, à demeurer impublié pour de longs siècles. Nous présentons en effet ici, sous sa forme originale, le texte inédit et l’édition critique de la première réhabilitation ouverte, complète et systématique de Machiavel en France, conduite dans le cadre d’une théorie radicale de la raison d’État. L’auteur en effet entreprend de démontrer que toutes les maximes considérées comme les plus impies de Machiavel sont pourtant vraies et parfaitement compatibles avec une interprétation proprement machiavélique du christianisme.
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Après Nietzsche
- Giorgio COLLI
- 2022, Éditions de l'éclat
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« Un excellent recueil, un livre aigu, pénétrant, neuf, qui reprend les thèmes grecs de Nietzsche, en prolonge ou corrige le sens, revient avec une brutale franchise sur les ’acquis’ de la pensée de Nietzsche, sans hésiter à les contester ... Il est rare que nous soyons ainsi gâtés par la fermeté du jugement et par la force du style. » E. Blondel (Revue Philosophique).
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Avicenne
- Omar Merzoug
- 2021, Flammarion
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Peut-on être croyant et exercer son esprit critique sur le livre sacré de l’islam ? L’homme et le penseur auquel cette biographie est consacrée est l’une des plus belles intelligences que le monde musulman a produite. Né en 980 à Afshana (aujourd’hui en Ouzbékistan), Avicenne, de son vrai nom Ibn Sînâ, ne fut pas seulement le médecin dont l’enseignement a traversé les siècles, mais un philosophe engagé, curieux de tous les savoirs, en particulier des grands penseurs grecs. Son œuvre ne fut pas un vain mot. Pour lui, la philosophie islamique, à laquelle il donna une armature théorique, était un enjeu historique : trois siècles après la mort du Prophète, il s’agissait d’enraciner la raison et la logique en islam, de donner les moyens au croyant de résister au rigorisme des théologiens et autres docteurs de la loi. Cette histoire raconte ainsi l’impérieux combat qu’Avicenne mena pour réformer l’islam au tournant du XIe siècle. Sans faire école, il a eu de nombreux disciples, mais son athéisme supposé, plus sûrement révolutionnaire que la pensée païenne selon ses détracteurs, aura durablement discrédité cette belle odyssée intellectuelle.
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Aynd Rand
- Alain Laurent
- 2011, Les Belles Lettres
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Arrivée aux États-Unis en 1926 après avoir fui l'Union soviétique, Ayn Rand (1905-1982) a été l'une des grandes figures de la vie publique américaine. D'abord scénariste à Hollywood puis auteure de pièces de théâtre, elle publie deux immenses best-sellers, The Fountainhead («La Source Vive») en 1943 et Atlas Shrugged («La Grève») en 1957. Elle crée un mouvement intellectuel qui enthousiasme les campus universitaires, et pose les bases de la pensée libertarienne dans de multiples textes théoriques. Cette farouche anti-collectiviste doit sa notoriété et son influence à l'écho rencontré par l'optimiste «philosophie pour vivre sur la terre» qui irrigue ses récits de fiction: l'«objectivisme». Lequel se caractérise par une iconoclaste réhabilitation morale du capitalisme, fondée sur la promotion de l'«égoïsme rationnel» en vertu et l'exaltation de la souveraineté de l'individu créateur. Si la renommée de son œuvre et de sa pensée s'est depuis longtemps diffusée au-delà des frontières américaines, Ayn Rand demeure singulièrement méconnue en France. Cette biographie intellectuelle fait découvrir sa personnalité aussi fascinante que controversée, et soumet sa «philosophie» à un réexamen où la sympathie n'étouffe pas les droits de l'esprit critique.
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Batailles libertines
- Anna Lisa Schino
- 2020, Honoré Champion
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Membre du cercle des libertins érudits du XVIIe siècle, Gabriel Naudé, bibliothécaire et grand savant, était aussi médecin. Son regard « médical » se traduit par une perspective naturaliste et matérialiste qui cherche dans la nature et uniquement en elle la cause de tous les phénomènes, y compris des prétendus miracles, selon un modèle d’explication où la vie et l’âme sont ramenées au jeu de la chaleur innée et de l’« humidité radicale ». Ce schéma est repris par plusieurs libres penseurs, parmi lesquels Cyrano de Bergerac. Par sa méthode historico-critique, qui fait de lui une source importante de Pierre Bayle, et par une écriture oblique, Naudé formule une critique radicale des religions grâce à un usage savant des citations qui incite le lecteur à décrypter ses textes. Naudé écrit avec une grande liberté intellectuelle et est profondément hostile au fanatisme des théologiens et à la superstition du peuple. Ses idées, cependant, ne sauraient être communiquées à tous : son monde reste partagé entre les esprits forts, qui ont la possibilité de s’émanciper, et les esprits faibles, condamnés à perpétuer l’erreur.
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Bayle calviniste libertin
- Hubert Bost
- 2021, Honoré Champion
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Pierre Bayle, « calviniste libertin » ? Une façon paradoxale d’inscrire la pensée, mais aussi la personnalité du philosophe de Rotterdam dans la tension dynamique qui parcourt son œuvre. Le pôle calviniste, c’est l’affirmation de son maintien dans la foi réformée, vers laquelle il a choisi de revenir, et son fidéisme, quel qu’en soit le degré de sincérité. C’est aussi son indéfectible soutien militant des huguenots persécutés, si l’on considère que la critique sévère des dérives des protestants du Refuge s’enracine dans la fidélité aux principes qui ont toujours prévalu dans leur famille confessionnelle. Le pôle libertin, c’est la critique de la religion dont on ne sait pas toujours jusqu’où elle mène, le scepticisme, l’athéisme au moins méthodologique. C’est aussi sa liberté de ton et son humour, qui peut aller jusqu’à une obscénité d’autant plus déconcertante qu’elle s’exprime sous la plume d’un homme de lettres « vertueux ». Entre ces deux pôles se déploie une pensée dont on trouvera ici la présentation, sur quatre registres qui se télescopent et se recoupent : l’ensemble qui concerne les motifs de la foi et de la croyance, où l’on s’interroge sur les frontières entre religion, superstition, idolâtrie et crédulité ; le déploiement de la pensée critique sans limite, qui va de pair avec la liberté de conscience et la revendication d’une complète liberté de ton et d’expression ; le plan de la logique intellectuelle et du savoir érudit, terreau des échanges savants ; et la réflexion politique, sur laquelle se greffe un patriotisme français et une méditation désabusée sur la tyrannie.
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Ce n'est point ici le pays de la vérité
- Vincent Delecroix
- 2015, Éditions du Félin
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La philosophie de la religion n’est pas une discipline parmi d’autres. Sa courte histoire d’à peine trois siècles témoigne des états de la raison moderne et plus généralement de la modernité elle-même, si celle-ci peut se définir par les relations de la pensée à ses enracinements religieux, par les rapports de la raison à la croyance et à l’institution religieuse. Produit des Lumières, mais tout autant première réaction inquiète, romantique ou rétrograde, au projet d’une émancipation radicale par rapport au religieux dont les Lumières semblaient l’achèvement, la philosophie de la religion a représenté le lieu essentiel où la raison moderne est venue se réfléchir, réfléchir son histoire et son opération, ce que la pensée occidentale avait fait de son lien à la religion, ce qu’elle allait ou devait en faire. C’est dire que sa démarche ne procédait pas simplement d’une curiosité intellectuelle à l’égard d’un objet parmi d’autres, fût-il l’objet « suprême » : son enjeu était rien moins que la nature de la modernité elle-même. Elle y traduisait les exigences de la raison occidentale, peut-être son besoin ; elle décidait d’une solution qui lui donne une assise ; elle en montrait le visage, dans ses dimensions épistémologiques, métaphysiques, morales, politiques. Cet enracinement dans les besoins de l’époque, les intérêts premiers de la raison, dans la nécessité aussi d’interpréter ce qui arrive à la modernité occidentale dans son rapport à la religion, continue d’en légitimer, aujourd’hui plus que jamais, l’exercice : c’est sa raison d’être. Or le nœud de cette intrigue, le centre polémique de ces rapports entre raison et religions que veut clarifier et traiter la philosophie de la religion, c’est la question de la vérité. Comme si son exercice était en définitive le prolongement technique et surtout le renouvellement de la question qu’un procurateur romain posait à un individu qui se proclamait lui-même la vérité : « Qu’est-ce que la vérité ? » Cette question interroge la religion en deux sens : elle interroge pour savoir si la religion est vraie mais aussi pour savoir ce qu’est le vrai selon elle qui en fait également sa valeur suprême. Mais ce faisant, c’est bien la raison philosophique qui se pose à elle-même cette question : Qu’est-ce que la vérité pour toi, c’est-à-dire pour nous ? Pour se poser une telle question, et la poser de manière si décisive à la religion, il faut qu’elle ait gardé un peu de son intérêt. Or cette question nous intéresse-t-elle encore ? Dans notre modernité tardive que certains nomment postmoderne, tenons-nous encore à la vérité ? C’est cette question qui est au centre de la philosophie de la religion.
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Chapitres
- Jean-François Marquet
- 2017, Les Belles Lettres
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«Avant de quitter cet ouvrage, le dernier, sans doute, que nous proposerons au public, nous voudrions aussi remercier les lecteurs et les auditeurs qui, depuis plus d’un demi-siècle, ont bien voulu nous conserver leur attention et dont certains sont devenus des amis. Peut-être auront-ils remarqué, à travers tous ces textes, une orientation, d’abord tâtonnante, puis de plus en plus consciente vers une étoile unique que nous appelons Singularité. À défaut d’autre mérite, cette aimantation donne à notre humble vie un axe et une certaine cohérence. Et nunc dimittis servum tuum, Domine. »
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Comenius
- Marta Fattori
- 2018, Honoré Champion
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Philosophie moderne et prophétisme : ces deux pôles qui semblent s’opposer offrent un fil conducteur dans le processus unificateur et « pansophique » qui caractérise l’œuvre de Comenius (1592-1670), philosophe, éducateur et théologien. Au fil d’une biographie intellectuelle ici reconstruite en détail, on peut suivre leurs recoupements et leur superposition depuis les écrits de jeunesse du penseur tchèque jusqu’aux œuvres publiées au cours de ses quatorze années à Amsterdam (1657-1670). Le présent ouvrage met en lumière la part de la philosophie moderne dans la formation de Comenius, qui lut Patrizi, Campanella, Bacon, Descartes, tous les représentants les plus importants de l’Europe centrale réformée jusqu’à Leibniz, et entretint une large correspondance avec les savants de son époque. Les perspectives expérimentales tracées par Francis Bacon ont représenté pour lui un fondement sur lequel bâtir ses théories pédagogiques novatrices : d’où l’importance souvent sous-estimée qu’il attribue à cet auteur. Autre pôle de ces études coméniennes, le prophétisme de Comenius, qui remonte lui aussi à sa jeunesse et, en raison de son ancrage dans la tradition hussite, s’est accentué au cours de ses dernières années. Cette dimension toujours présente dans son œuvre forme avec la précédente un alliage unique, dont l’analyse est essentielle pour la connaissance de l’histoire intellectuelle du XVIIe siècle européen.
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Comme un nouvel atlas
- Pierre Caye
- 2017, Les Belles Lettres
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Notre siècle se place sous le signe de la fin des totalités, de la dissémination, de la réalité atomisée, des multiplicités pures. Autrement dit, l’être prend congé de l’un. Mais il est aisé de constater que la domination n’a pas pris fin pour autant. La multiplicité à son tour impose son règne, qui a pour nom mondialisation. Ce n’est donc pas le multiple qui nous libère, mais au contraire l’un, si du moins celui-ci se libère de l’être comme l’être s’est libéré de l’un : une unité qui ne conduit donc pas nécessairement à l’unitotalité. À cette fin, Comme un nouvel Atlas noue le dialogue entre les trois grands philosophes (Plotin, Proclus, Damascius) du néoplatonisme, qui seul, dans l’histoire de la philosophie, a osé penser la différence radicale de l’un par rapport à l’être. Dans cette perspective, l’un apparaît comme une philosophie de la liberté, susceptible de répondre au primat actuel du monde sensible et du devenir autant et mieux qu’aux formes intelligibles et aux idées éternelles de la cosmologie antique à laquelle cette pensée originellement se rattache. Se définit alors un principe, qui tient et maintient le monde sans pour autant le déterminer et moins encore le dominer : un principe meilleur que la puissance.
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Comprendre
- Ioana Vultur
- 2017, Gallimard
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Spontanément, nous ne cessons de pratiquer compréhension et interprétation, chaque fois que nous nous engageons dans une conversation, fût-elle la plus banale ou que nous lisons une phrase, fût-elle la plus indigente. De fait, le questionnement herméneutique régit l’ensemble de nos rapports à nous-mêmes et à autrui. Si toute réalité humaine demande à être comprise avant de pouvoir être expliquée, quelles en sont les conséquences pour les sciences humaines et sociales, disciplines qui s’interrogent sur cette même réalité ? L’opposition posée par Dilthey au tournant des XIXe et XXe siècles entre compréhension (sciences humaines) et explication (sciences de la nature) ne tient plus sous cette forme : ainsi la biologie traite de l’incarnation neurologique de nos capacités mentales qui constituent par ailleurs un des objets des sciences humaines et sociales. De même, la psychologie, science de l’homme par son objet, procède généralement par des expérimentations selon la méthode des sciences de la nature. Quant aux humanités, désormais elles collaborent avec les sciences exactes, notamment dans le cas de l’approche cognitive de la littérature et des arts. Des différences importantes subsistent cependant entre les sciences de la nature et les sciences humaines et sociales, qui les rendent irréductibles les unes aux autres. C’est tout l’objet de cet ouvrage.
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Constellation et utopie
- Daniel Payot
- 2018, Klincksieck
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La philosophie d’Adorno est une critique de la domination politique et idéologique. Elle est aussi une méditation sur les devoirs de la pensée confrontée à la Shoah et aux totalitarismes du XXe siècle. Face à la Catastrophe, elle ne s’abîme pas dans le défaitisme mais tente de retrouver, sous les mythes qui les étouffent, les raisons d’espérer sans lesquelles l’expérience humaine ne serait pas viable. La notion d’utopie, qu’il hérite d’Ernst Bloch et de Walter Benjamin, a d’abord chez Adorno ce sens d’un dégagement de possibles qui, enfouis dans l’Histoire et réprimés par la logique du capitalisme, peuvent cependant être reconnus et libérés. Cela suppose que les singularités – l’individu dans le collectif, le détail dans l’ensemble, l’élément dans la composition – ne soient pas annexées et liquidées, mais au contraire préservées dans leur expression propre. Adorno, avec Benjamin, nomme « constellations » les modes d’articulation qui y parviennent. Pour en dégager les enjeux, il faut entrer dans le mouvement d’une pensée qui déconstruit les concepts d’identité et de totalité mais ne renonce pas à l’espérance. Les conceptions adorniennes de la dialectique et de la négativité sont traversées par cette tension féconde. Cette introduction à l’œuvre d’Adorno l’interprète comme une réponse à ce que Miguel Abensour appelait la « sommation utopique » : sous l’opacité et la noirceur du monde, l’écriture d’Adorno tente de réveiller un « dire » de vérité, de sauvetage et d’émancipation.
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Dans l'Éthique de Spinoza
- André Pessel
- 2018, Klincksieck
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Athée de système, athée vertueux, Spinoza a disparu sous le spinozisme, lui-même réduit à une forme d’athéisme. L’auteur a voulu poser la question de cette résistance à l’Éthique et retrouver Spinoza sous le spinozisme. Il fallait pour cela être dans l’Éthique, dans un livre dont l’écriture more geometrico cache un déplacement inédit. Chez les adversaires de Spinoza, la résistance au texte montre que Spinoza institue un mode nouveau et inouï de positionnement du lecteur. À la lecture de l’Éthique, on comprendra ce que signifie pour le sujet, être effet de texte : le lecteur est construit par sa lecture, ce qui configure une théorie du sujet absolument nouvelle. Il fallait partir des réfutations de Spinoza pour mesurer, contre le prestige du cogito cartésien et de sa méthode, ce que peut être l’assujettissement du moi à un ordre dont il est l’effet et non le principe. Et ordre se prend en deux sens. Ordre de l’infini actuel auquel la puissance du sujet s’intègre, or en proférant une imputation de spinozisme, les adversaires de Spinoza ont privilégié une théorie de la substance sans travailler sur une théorie de la puissance. Ordre d’un livre jouant de la géométrie comme d’une rhétorique et qui procède par allers et retours. Se placer dans l’Éthique pour la lire, c’est assumer cette détermination du lecteur se constituant par ces déplacements réitérés. L’ordre de la lecture est infini et symbolise avec l’infini actuel dont il est l’effet.
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De l'éternité à nos jours
- Lisa Block de Behar
- 2019, Honoré Champion
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Les essais ici réunis, issus d’un colloque tenu à la Bibliothèque nationale de France et à la Maison de l’Amérique latine, à Paris, s’attachent à Blanqui, à son Éternité par les astres, et à son hypothèse astronomique fort éloignée de son radicalisme révolutionnaire. Prenant acte du fait qu’au XIXe siècle, on conciliait l’intérêt pour la recherche astronomique et la fiction, les connaissances les plus méthodiques et les rêves prophétiques, ils proposent une lecture en grande partie approbatrice de Blanqui et de son monde imaginé – répétitions, reproductions, copies et sosies promettent ou compromettent une forme d’éternité, une éternité sub specie d’une postérité dans un autre lieu, un autre milieu, un autre espace – qu’on peut voir comme contemporains et informatiques. L’Éternité par les astres, ainsi relue, conserve une pertinence cognitive, politique et esthétique.
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De l'être à la lettre
- David Banon
- 2022, Hermann
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Cet ouvrage propose de souligner le passage de l’être à la lettre en mettant l’accent sur la rupture avec l’ontologie. Il décrit le mouvement allant de l’un à l’autre dans une sorte de « séparation liante » (AHN, p. 185) qui n’implique guère de reniement – ni d’un côté ni de l’autre. Il ne propose pas de synthèse, mais une autre distribution d’accents. Dans un premier temps, l’auteur s’interroge : cette façon de penser conduit-elle Levinas « hors du champ de la philosophie » ? Puis il met Levinas « à l’épreuve de l’autre », en le confrontant – toujours à partir de la perspective judaïque – à des auteurs tel que Rosenzweig sur les questions de l’éducation, Meschonnic sur la modalité du sacré, Blanchot sur l’être Juif, Janicaud au sujet du tournant théologique qu’il aurait imprimé à la phénoménologie, ou encore Benny Lévy sur l’attachement marqué de Levinas au « grec », à savoir à la philosophie. Toutefois, l’originalité de l’ouvrage réside dans la comparaison à des auteurs beaucoup moins connus dans notre espace européen : à Leibovitz pour lequel le judaïsme est une « religion revendicative », assignant l’humain aux commandements ; à Israël Salanter – fondateur du Moussar à Kovno, en Lituanie ; au rav Soloveitchik sur la question de la halakha. Mais aussi à un penseur étonnant et tonique, Daniel Epstein qui nous a livré, en hébreu, une présentation magistrale, précise et en nuances.
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De la couleur
- Claude Romano
- 2021, Gallimard
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Les couleurs existent-elles dans les choses ou n’ont-elles de réalité que dans notre regard ? Sont-elles matière ou idée ? Entretiennent-elles les unes avec les autres des rapports nécessaires ou sont-elles seulement connues de manière empirique ? Y a-t-il une logique de notre monde chromatique ? Pour répondre à ces questions, Claude Romano convoque l’optique, la physique, les neurosciences, la philosophie et la peinture. En retraversant certaines étapes décisives de la réflexion sur ces problèmes (de Descartes à Newton, de Goethe à Wittgenstein, de Schopenhauer à Merleau-Ponty), il développe une conception réaliste qui replace le phénomène de la couleur dans le monde de la vie et le conçoit comme mettant en jeu notre rapport à l’être en totalité : perceptif, émotionnel et esthétique. L’auteur fait ainsi dialoguer la réflexion théorique et la pratique artistique. C’est parce que la couleur touche à l’être même des choses, en révèle l’épaisseur sensible, que la peinture, qui fait d’elle son élément, est une opération de dévoilement.
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Deleuze
- Jean-Clet Martin
- 2012, Éditions de l'éclat
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« Je m’enfonce comme un chien dans la recherche de ce qu’est la philosophie, c'est un sous-sol ou un boyau obscur. » La boîte à ‘concepts’ précisément ciselés par Gilles Deleuze, depuis Empirisme et subjectivité (1953) jusqu’à Critique et clinique (1993), est ouverte ici par Jean-Clet Martin, reparcourant une œuvre sans équivalent dans la philosophie du XXe siècle. Cet accéléré de 128 pages, fulgurant comme la traversée du Louvre par les héros de Bande à part, fait taire les commentaires pour véritablement penser avec Deleuze, et indique le chemin pour revenir aux livres eux-mêmes.
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L’œuvre de Jacques Derrida n’aura cessé d’interroger la poésie et le poème, au travers d’une confrontation insistante à un corpus signé par certains des plus grands noms de la modernité : Mallarmé, Artaud, Ponge, Celan, Genet, pour n’en citer que quelques-uns. Le poème y est d’abord (1960-1970) saisi comme l’incarnation du rêve logocentrique d’une parole présente à elle-même, contractée et configurée dans l’unité d’un seul souffle. Déconstruit pour en reconduire l’occurrence à l’immanence générale d’une littérature faite Texte, il deviendra (avec Mallarmé notamment) l’un des instruments les plus puissants de l’opération de déconstruction. Mais le poème résiste et insiste en son lieu singulier, à partir notamment des années 1980 : à l’effort déconstructeur, il objecte décidément sa « chose » (Signéponge), l’effet vertigineux de son secret (Schibboleth), l’itération sans fin de sa redite (Feu la cendre). Ce livre se propose dès lors de montrer comment le poème apparaît, au terme de l’itinéraire derridien, comme l’un des noms de l’indéconstructible.
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Des philosophes analytiques en discussion : Wittgenstein, Frege, Carnap, Schlick
- Mélika Ouelbani
- 2019, Nirvana Éditions
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« La philosophie ne demande pas que nous partagions des doctrines, mais que nous menions un débat rationnel et civilisé sur ses propres affirmations favorites….A une époque où les idéologies religieuses et les dogmes économiques dominent la planète, et portent un regard de mépris sur la logique et la science, la philosophie analytique pourrait avoir des effets bénéfiques dans une sphère plus vaste, pourvu qu’elle ait la force de terrasser quelques monstres intellectuels ». H-J. GLOCK
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Descartes
- Frédéric Lelong
- 2018, Les Belles Lettres
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René Descartes (1596-1650) est le philosophe français qui a inauguré la pensée moderne en fondant le savoir et la morale sur le moi pensant, et non sur une essence du monde antérieure et extérieure à la pensée humaine. Pour le mathématicien et le physicien Descartes, pour cet honnête homme refusant le scepticisme, la vérité fondatrice qu’est le « Je pense » ouvre, grâce à la méthode, sur d’autres vérités – physiques, métaphysiques et morales. Pourtant l’idée de l’existence d’un Dieu infini et vérace qui garantirait à l’esprit humain son pouvoir de juger droitement semble ôter après coup au Cogito son statut de fondement unique du vrai et du bien. Les tensions inhérentes au système cartésien ont nourri la critique de ses contemporains comme de la postérité, ou induit le vœu de simplifier le « cartésianisme ». Ainsi, selon Heidegger, Descartes aurait accordé à la raison humaine une « volonté de puissance » s’épanouissant dans la domination technique du monde. Pire encore, en inventant le « mythe de l’intériorité », il aurait, selon Wittgenstein, durablement fourvoyé la pensée moderne. Le présent ouvrage vise à déployer la complexité de la philosophie cartésienne, à interroger l’effort de Descartes pour concilier les deux mouvements de l’existence humaine : la liberté qu’a le moi de mettre à distance ses objets de pensée et son plaisir à ressentir son incarnation corporelle, pourtant inexplicable.
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Descartes et la question de la civilité
- Frédéric Lelong
- 2020, Honoré Champion
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La philosophie de Descartes est souvent associée à l’image d’une rationalité ascétique, fondée sur un exercice solitaire de la pensée, et hostile par principe aux passions humaines comme au sens commun. Cette image d’une rationalité hautaine, qui n’aurait rien à voir avec la tradition humaniste issue de la Renaissance, est celle que le présent ouvrage entend remettre en question. L’œuvre de Descartes s’y trouve éclairée par la problématique humaniste de la civilité et par son effort pour définir un moyen terme vertueux entre une censure ascétique de la nature humaine et un abandon à la spontanéité aveugle de la sensibilité. Dégager la perspective d’une « civilité de la raison cartésienne », c’est aussi s’efforcer de construire pour l’humanisme un fondement métaphysique et rationnel, lié tout à la fois à l’idée théologique d’une « bonne nature » et à une description phénoménologique de notre expérience du monde. Aussi s’agit-il de restituer non pas seulement le dessin doctrinal et argumentatif de la philosophie de Descartes, mais également la couleur et la vitalité associées aux tonalités éthiques et affectives d’une écriture à travers laquelle seule se délivre la conception cartésienne de la subjectivité.
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Dictionnaire de philosophie ancienne et moderne, Volume IV
- Jacques-André Naigeon Claire Fauvergue
- 2021, Hermann
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Fille de l’Encyclopédie (1751-1772, 28 vol.) de Diderot et d’Alembert, l’Encyclopédie méthodique (1782-1832, 212 vol.) de Panckoucke conserve la palme du gigantisme. Est-ce cette raison qui l’a fait passer dans l’oubli ou a-t-elle été elle-même dépassée tant par les événements historiques que par les développements scientifiques fulgurants ? Pourtant, cette encyclopédie « par ordre de matières » revêt un intérêt considérable. En synthétisant ce moment particulier des savoirs liant mots et choses, elle représente un chaînon incontournable entre l’épistémè des Lumières et celle du xixè siècle. La Méthodique met en évidence le circuit étendu de chaque science et son utilité sociale. Par ailleurs Panckoucke choisit les directeurs de Dictionnaires pour leur qualité d’expert et ils font autorité. Il faut aussi prendre en compte qu’entre Diderot et Wikipédia, il y a eu la Révolution française qui, dans le domaine de la pensée n’a rien changé ni aboli, mais qui « a changé les conditions d’exercice » au cœur desquelles travaille Naigeon, auteur des trois tomes du Dictionnaire de Philosophie ancienne et moderne présentés, sous forme d’extraits, dans ce Vol. IV de nos Anthologies. Malgré les tragédies individuelles de la Terreur, la voie vers la démocratie a été ouverte. Dans la conception de son Dictionnaire, Naigeon ne cache pas son militantisme athée qui fait qu’à la discussion de la dimension politique du religieux s’ajoute le point de vue de l’historien des sciences. L’éditrice, Claire Fauvergue, montre comment à travers le Discours préliminaire et les 14 articles recueillis qui vont de d’Alembert à Religieux- Irréligieux en passant par Condillac, Hobbes ou Diderot et Fréret, Naigeon renouvelle non seulement les sources de l’histoire de la philosophie mais aussi leur usage et leur analyse. Attentive à l’efficacité de son travail original d’auteur, veillant à la diversité de ses choix éditoriaux, privilégiant ce qui est représentatif du genre encyclopédique et de son évolution, Fauvergue illustre avec précision comment la figure de l’éditeur se mêle indissolublement à celle de l’auteur.
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Dictionnaire des anti-Lumières et des antiphilosophes
- Didier Masseau
- 2017, Honoré Champion
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Ce dictionnaire ne vise pas à réhabiliter les esprits hostiles aux Lumières, mais à dresser le bilan le plus étendu possible des courants de pensée et des individus qui se sont opposés aux mouvements philosophiques et plus largement aux Lumières, souvent pour des raisons religieuses, mais aussi dans des conflits multiples impliquant des luttes pour la reconnaissance symbolique et la conquête du pouvoir intellectuel. Philosophes, historiens du droit, de la religion ou de la littérature contribuent ici à une histoire culturelle et croisent histoire des idées philosophiques et sociologie des écrivains, à travers des entrées par thèmes, auteurs, journaux et œuvres. Les mouvements étrangers sont abordés quand leur influence sur les positions françaises semble décisive. Sans nier la présence forte de mouvements hostiles aux philosophes, ce dictionnaire met au jour l’existence fréquente de passerelles entre les Lumières et les anti-Lumières. Ce sont alors les Lumières elles-mêmes qui s’en trouvent complexifiées, prises en étau entre un radicalisme athée et matérialiste que de nombreux philosophes récusent, et une mouvance demeurée religieuse, mais tendant, par divers moyens, à se rapprocher du nouvel esprit philosophique.
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Discours & analyse
- Mélika Ouelbani
- 2015, Nirvana Éditions
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Cet ouvrage rassemble trois articles en français et quatre articles en arabe portant sur des thèmes de philosophie analytique : la traduction, la sémantique, le mystique, le langage, le réel, la rationalité et le réalisme. Dans la partie française, l’article de Mélika Ouelbani, intitulé « Peut-on apprendre à traduire comme on apprend à jouer du piano », traite de la traduction dans la philosophie de Wittgenstein. L’article de Sondes Khamlia, Frege et Bolzano, « Logique et questions philosophiques », montre l’importance de Bolzano pour la philosophie du vingtième siècle et ce à travers ses influences sur deux mouvements antagonistes, à savoir la philosophie analytique (l’objectivisme logique) et la phénoménologie (l’édification d’une grammaire logique pure). Le troisième article de Adel Mtimet porte sur « la thèse du silence chez Wittgenstein » et les limites du langage en développant l’idée que la même idée sous-tend toute la philosophie de Wittgenstein, à savoir l’impossibilité de vouloir « s’emparer des essences par les mots », que ce soit par le biais du mystique ou de la philosophie comme thérapie. Dans la partie arabe, l’article de Yasmina Ghodbabe-Kéfi porte sur le rapport entre le langage et le réel. Elle montre que les deux concepts sont liés dans la philosophie analytique et ce, de façon différente dans la mesure où le réel est soit ontologique, soit social. Le deuxième article, celui de Sondes Khamlia traite de « langage et rationalité ». Elle étudie la question à partir des mathématiques, redevable à l’évolution de la logique, au tournant linguistique et à la purification du langage grâce à une conception de la philosophie comme activité d’analyse. Le troisième article est écrit par Sihem Sebai et porte sur « le réalisme de Russell ». Elle précise que le réalisme logique revient en particulier à Moore, Russell, Frege et Wittgenstein faisant du projet philosophique l’analyse du langage scientifique et ordinaire.
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Discours, figure
- Jean-François Lyotard
- 2002, Klincksieck
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Discours, Figure constitue un parcours obligé pour qui veut comprendre la posture philosophique de Jean-François Lyotard (1924-1998) et saisir la cohérence de sa pensée. L'ouvrage, qui précède de peu l'Economie libidinale (1974), s'inscrit dans le projet, jamais démenti par la suite, d'une « critique pratique de l'idéologie ».Toutefois, Discours, Figure ne traite ni d'économie politique ni d'histoire mais de peinture ou, plus exactement, de cet « espace figural » présent aussi bien dans le discours que dans la figure. « Il y a une connivence radicale de la figure et du désir » affirme le philosophe mais, à l'inverse de Freud, qui ignore les expériences de la modernité artistique et tente de réduire cette connivence au langage et à la « bonne forme », Lyotard assimile le figural à une dynamique énergétique qui transgresse les codes habituels de la lecture d'images, qu'il s'agisse des tableaux de Cézanne, de Klee ou de Monory. Discours, Figure introduit ainsi à une interprétation « intensive » et inédite de l'art moderne et contemporain.
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La philosophie s’est historiquement concentrée sur les questions de l’être et de l’esprit. Elle a souvent laissé de côté, ou n’a traité que de manière secondaire, la question de l’amour. Le présent essai constitue une tentative de mettre au contraire le thème de l’amour au principe même de la pensée. D’où la double invitation de ce livre. D’une part, négativement, à abandonner l’habitude philosophique moderne d’isoler un seul fondement ou une seule logique de la pensée : il y est proposé de retrouver le sens des paradoxes, des polarités, des metaxu et de l’in-between. D’autre part, positivement, à ne pas restreindre l’amour au seul terme de donation, mais à l’inscrire aussi dans le carré polaire de la donation, du consentement, de la réciprocité et de la fécondité. Par-delà les percées de Jean-Luc Marion, Ferdinand Ulrich, Claude Bruaire ou Maurice Nédoncelle, mais en s’appuyant sur elles, cet essai tente de déployer le sens d’une véritable métaphysique de la communion des êtres.
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Du bruit et du sensible
- Danielle Cohen-Levinas and Raoul Moati
- 2021, Hermann
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L’actualité d’un livre aussi significatif dans le parcours philosophique d’un auteur que Le bruit du sensible est souvent prétexte à interroger la place qu’occupe une pensée dans la vie intellectuelle contemporaine. À ce titre, l’œuvre de Jocelyn Benoist est particulièrement éloquente d’un questionnement qui, venu de la phénoménologie, s’est peu à peu ouvert à des enjeux qui excèdent le registre phénoménologique, voire qui le désertent avec fidélité, c’est-à-dire avec un esprit critique, vigoureux, et d’une extraordinaire fécondité. Jocelyn Benoist nous mène sur la voie d’un chemin sans retour en direction du sensible. Le sensible découvert comme dimension à part entière de la réalité elle-même (et non de notre rapport à la réalité), autrement dit de notre appartenance de plain-pied à la réalité, dont une certaine philosophie a pu croire que nous en étions séparés et qu’il nous fallait, par le biais de la perception, y accéder. Tel est le bruit du sensible, celui d’un être à part entière, et non plus d’un apparaître distinct de l’être servant de sas d’accès intentionnel ou conceptuel à celui-ci. Les contributions réunies dans le présent volume se veulent apporter un contrepoint à cette résonance équivoque et tentent de cerner au plus près ce que Jocelyn Benoist entend substituer au sens perceptuel de la phénoménologie, à savoir la notion de bruit.
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Du principe de contradiction chez Aristote
- Jan Lukasiewicz
- 2019, Éditions de l'éclat
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Les principes énoncés par Aristote, il y a de cela près de vingt-quatre siècles, déterminent encore la plupart de nos modes de penser et d’agir. Le principe de contradiction a un statut particulier, puisqu’il fit perdre patience à Aristote devant ses détracteurs, au point qu’il déclara: «Ils cherchent la preuve de ce qui n’a pas de preuve.» Et notre logique occidentale s’est contentée de ce mouvement d’humeur pour admettre avec lui que « si une chose est, il n’est pas possible qu’elle ne soit pas tout à la fois». Ceci aux différents plans logique, ontologique et psychologique – ce qui, à y regarder de près, n’est pas sans d’énormes conséquences. En 1910, le philosophe polonais Jan Lukasiewicz (1878-1957), publie un petit opuscule dont les implications n’ont pas encore été toutes mesurées. Le principe de contradiction défendu par Aristote n’est pas un principe logique, mais essentiellement un principe éthique, sans lequel il nous serait impossible de vivre les uns avec les autres. Le Stagirite était – avant tout – un animal politique.
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Durkheim et la (re)naissance du projet sociologique
- Didier Deleule
- 2020, Hermann
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Cet ouvrage entend montrer que si Durkheim a eu pour projet d’achever l’émancipation de la sociologie vis-à-vis de la tradition philosophique, les préoccupations proprement philosophiques, et tout particulièrement morales et pédagogiques, ne l’ont cependant pas quitté. C’est sans doute dans des présupposés d’ordre philosophique que s’enracine l’ambition sociologique elle-même. La (re)naissance du projet sociologique exprime la dette de Durkheim à l’égard de Saint-Simon et de Comte avec lesquels, malgré les divergences, Durkheim n’a jamais rompu ses attaches.
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Elias
- Claire Pagès
- 2017, Les Belles Lettres
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Norbert Elias (1897-1990), sociologue juif allemand, lecteur de Freud, a produit une oeuvre atypique. Sa théorie du « processus de civilisation » – largement reconnue – propose une sociogenèse de la modernité qui articule le développement historique des sociétés et le réglage social de la vie affective. L’originalité d’Elias est d’affirmer l’historicité de l’affectivité : la monopolisation progressive de la violence physique par l’État a induit une transformation lente de l’économie psychique et porté les individus socialisés à adopter des formes d’autocontrainte. Cette histoire processuelle connaît pourtant des stases et des reflux, et même des phases de « décivilisation ». Pour les comprendre, Elias prend en compte la singularité des situations historiques ainsi que la multiplicité des causes façonnant les moeurs des nations. Aussi confie-t-il à la collaboration des disciplines (de la sociologie avec l’histoire ainsi qu’avec la psychologie) la tâche de saisir l’ensemble des faits humains qui concourent à la constitution de la modernité. Après avoir cerné la pensée d’Elias et les objections qu’elle suscite, le présent ouvrage montre qu’elle offre un appui précieux pour qui travaille à diagnostiquer les pathologies sociales contemporaines, dérivant de la constitution des hommes en « individus ».
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Le principe de non-contradiction est un axiome logique fondamental, que les logiciens classiques ont érigé en loi de la pensée. Quelques paradoxes, comme ceux de l’autoréférence, suggèrent cependant que certaines contradictions seraient réelles. En travaillant sur ces énoncés incohérents ou contradictoires, les logiques paraconsistantes démontrent qu’il est parfois rationnel d’être incohérent. Et qu’il existe des énoncés qui ne sont ni-vrais-ni-faux ou d’autres qui sont à la fois vrais-et-faux. Jusqu’à quel point, dès lors, la cohérence peut-elle encore servir de critère à la vérité ? Réunissant quelques textes phares de Graham Priest, l’une des têtes de file du mouvement paraconsistant moderne, le présent livre introduit le lectorat français aux problématiques soulevées par la paraconsistance et par la philosophie d’un des plus grands penseurs de ces cinquante dernières années.
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Ferdinand Buisson penseur de l'autorité
- Anne-Claire Husser
- 2019, Honoré Champion
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Penseur engagé et figure majeure du républicanisme français, Buisson a joué un rôle de premier plan dans l’édification de l’école laïque sous la IIIe République, mais il fut aussi un remarquable observateur de son temps. Pour appréhender la cohérence d’un itinéraire intellectuel et philosophique qui le mena du protestantisme libéral au radical-socialisme, la question de l’autorité offre un bon fil directeur : avant d’être envisagée en termes pédagogiques, celle-ci s’est en effet présentée à Buisson de manière particulièrement vive dans le contexte théologique et ecclésiologique de la communauté réformée de la seconde moitié du XIXe siècle. Loin de consister en un simple développement d’une essence préexistante, la continuité de cette pensée ne se dessine cependant qu’à travers un permanent travail de réécriture au fil des discussions et controverses auxquelles Buisson a participé.
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Friedrich Nietzsche. Vie, œuvres, fragments
- Jean-Luc BOURGEOIS
- 2020, Éditions de l'éclat
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En suivant pas à pas la biographie de Friedrich Nietzsche, Jean-Luc Bourgeois illustre le quotidien d’un homme hors du commun, avec des citations de l’œuvre elle-même, tirées de la correspondance, des écrits posthumes et des livres publiés. C’est un Nietzsche par lui-même qui est donné à lire, enrichi par des commentaires de l’auteur, et par une description du contexte de ces événements biographiques, comme de celui dans lesquelles ils se déploient, documentés par les correspondances de tous ceux qui, de près ou de loin, ont côtoyé l’homme. On suit ainsi Nietzsche pas à pas, de la prime enfance à l'homme posthume, se laissant guider par l’extraordinaire vigueur de ses écrits (intimes ou publics) et redécouvrant un homme et une œuvre dont les commentaires n’épuisent jamais la grandeur.
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Féminisme et philosophie
- Geneviève Fraisse
- 2020, Gallimard
- Show Description Hide Description
Sartre écrit, dans Plaidoyer pour les intellectuels, que l’intellectuel est celui qui se mêle de ce qui ne le regarde pas, quand Beauvoir – à l’évidence – se mêle de ce qui la regarde, dans ses livres Le Deuxième Sexe, La Vieillesse. La question sexe/genre s’impose désormais comme problème théorique, mais l’objet de pensée échappe encore à la sérénité académique, comme à la légitimité scientifique. L’étudiante Geneviève Fraisse a compris que la philosophie était le bastion le plus solide, parce que le plus symbolique, de la prérogative masculine. Alors il fallait chercher les mots possibles de l’émancipation féministe, de la démocratie exclusive au consentement par exemple, pour leur donner une consistance conceptuelle et les colporter sur les chemins de l’universel. L’histoire est un bon matériau, les textes anciens comme l’actualité récente, voire les événements tel Metoo. Car il faut s’introduire dans la tradition pour mieux la subvertir.
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Gilbert Simondon ou l'invention du futur
- Vincent Bontems
- 2016, Klincksieck
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La décade de Cerisy Gilbert Simondon ou l'invention du futur a rassemblé des philosophes tels que Jean-Hugues Barthélémy, Andrew Feenberg ou Bernard Stiegler, des chercheurs venus d'autres disciplines, tels qu'Armand Hatchuel, Gilles Cohen-Tannoudji ou Thierry Gaudin, et toute une génération de jeunes chercheurs. Il en résulte un livre foisonnant où l'astrophysique côtoie la psychothérapie, où l'architecture dialogue avec l'informatique, et où tous ces savoirs tendent vers une communication encyclopédique. Il débute avec les « transductions politiques de Simondon » pour penser la relation entre les évolutions technologiques et les normativités sociales. Puis, il aborde « la techno-esthétique » et le design, frayant la voie à une esthétique interne à la réalité technique qui ne repose plus sur la contemplation mais sur la participation à la technicité. Avec la « culture technologique », il est question des techniques à l'échelle du nanomètre et des instruments astronomiques spatiaux, qui imposent à la Culture d'intégrer les schèmes de la communication entre échelles. Le quatrième volet, consacré au « préindividuel quantique », propose une ré-interprétation de la mécanique quantique fondée sur les notions de préindividualité, de potentialité et de phases. « L'information et les réseaux », leurs enjeux, sont ensuite étudiés en relation avec l'informatique et les TIC. Ces technologies conditionnant aussi l'individuation psychique et collective, l'enquête se prolonge en direction du « sens du transindividuel ». Enfin, ce cycle de réflexions s'achève sur « une philosophie en devenir » et les interventions esquissant des lignes d'évolution possibles pour la philosophie de Simondon. Premier jalon dans l'internationalisation des études simondoniennes, cet ouvrage propose une perspective résolument orientée vers l'invention du futur.
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Gustav Landauer, un anarchiste de l’envers
- Freddy Gomez
- 2018, Éditions de l'éclat
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Journaliste, écrivain, activiste politique, commissaire du peuple à l’Instruction publique et à la Culture dans l’éphémère République des conseils de Bavière, avant d’être sauvagement assassiné par la milice, Gustav Landauer (1870-1919) a jeté les bases d’un socialisme libertaire, glissant de la critique du dogmatisme économique du marxisme à une quête spirituelle de la fraternité, de la conception de communes libres fondées sur le principe de la Gemeinschaft à l’idée d’une révolution « ici et maintenant », qui continue d’interroger la pensée anarchiste sans que celle-ci parvienne à l’intégrer à quelque modèle que ce soit. Si bien qu’il pourrait finalement offrir le meilleur exemple d’une pensée libre, ouverte, généreuse, affranchie de tous les dogmes et lucide, dont témoignent les textes et les essais de ce volume collectif, conçu par la revue À contretemps.
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À la fin des années 1950, Guy Debord entreprend de confronter ses thèses et intuitions, initialement construites au sein des avant-gardes artistiques, avec la philosophie allemande. Il étudie Hegel et Marx, découvre le marxisme « hétérodoxe » (Karl Korsch, Georg Lukács, Anton Pannekoek), discute les théoriciens et commentateurs de son temps (Jean Hyppolite, Henri Lefebvre, Lucien Goldmann), et importe certains concepts issus de cette tradition (totalité, aliénation, marchandise, etc.) au sein de sa propre pensée. Quelles ont été les conséquences de ce « tournant » philosophique ? Comment l’étude de ce tournant peut-elle permettre de mettre en question la réduction de l’auteur de La Société du Spectacle à un sociologue critique de « la société de consommation » ? L’objectif de ce livre est de faire émerger la singularité de Guy Debord dans le champ philosophique, en plaçant notamment la question du temps au cœur de cette singularité.
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Gödel et Hilbert
- Patrice Pissavin
- 2021, Hermann
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Contribution majeure à la philosophie des mathématiques du début du siècle précédent, le programme de Hilbert s’est heurté aux théorèmes d’incomplétude de Gödel. Le présent ouvrage est d’abord une introduction à la thèse finitiste de Hilbert et aux limites introduites par les théorèmes de Gödel. La discussion qui s’ensuit amène à la question plus large de la nature des limitations associées aux théorèmes « négatifs » : s’agit-il seulement de restrictions techniques quant à l’aptitude des systèmes formels à répondre à ce pour quoi ils ont été créés par les mathématiciens, ou bien ces théorèmes expriment-ils une contrainte beaucoup plus forte sur la capacité humaine à pratiquer les mathématiques, voire, d’une manière plus générale, sur l’exercice de la raison ?
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Heidegger aujourd'hui
- Sophie-Jan Arrien and Christian Sommer
- 2021, Hermann
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La réception extraordinairement féconde de Heidegger, singulièrement en France, est entrée dans une phase nouvelle et le moment semble propice pour demander « ce qui est vivant » et « ce qui est mort » dans sa pensée, en interrogeant ses percées réelles comme ses impasses. La publication de l’édition intégrale en 102 volumes touche à sa fin : au-delà de tous les textes publiés du vivant de Heidegger, nous avons désormais à disposition tous les cours de Fribourg et de Marbourg, les traités « ésotériques » rédigés dans le sillage des Beiträge dans les années 1930-1940 et les Cahiers noirs de cette période. Le colloque de Québec (2017), documenté par le présent ouvrage et complété par des textes inédits, se concentrait moins sur le maître-ouvrage Être et temps (1927) que sur la période complexe initiée avec la conférence "L’essence de la vérité" (1930). C’est en effet à partir du « tournant » des années 1930 qu’émergent les concepts qui guident la pensée de l’Ereignis inscrite dans une « Histoire de l’être », selon ses dimensions phénoménologique et herméneutique, mais aussi théologique et politique. Les contributions ici réunies, portant sur l’histoire, la technique, l’art, le politique, le mythe ou le divin, tentent d’éclairer la nature et les limites de ce legs philosophique majeur du XXe siècle en envisageant la question de sa postérité et de son actualité pour nous, aujourd’hui.
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Herbert Spencer
- Yvan Blot
- 2007, Les Belles Lettres
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Auteur d'une théorie culturelle de l'évolution qui a marqué son temps (J. S. Mill, Nietzsche, Durkheim, Bergson en furent les commentateurs volontiers critiques), le philosophe et sociologue Herbert Spencer (1820-1903) a depuis été étrangement oublié - sauf pour être parfois caricaturé en apœtre d'un «darwinisme social» cruel aux pauvres. En revisitant exhaustivement les moments et axes forts de sonŒuvre abondante (La Statique sociale, Les Principes de la morale, L'Individu contre l'État...) et se référant constamment aux textes, Yvan Blot entend réparer ces injustices. Spencer est ainsi rétabli en sa qualité de rigoureux penseur d'une théorie sociale, politique et économique fondée sur le principe d'« égale liberté pour tous », le droit naturel des individus et la coopération pacifique volontaire. Selon lui, l'évolution conduit de la subordination vers la coordination, du statut vers le contrat et vers une réduction de l'emprise de l'État.
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L’herméneutique n’est pas le nom d’une philosophie, mais d’un souci de la compréhension. En montrant, à travers plusieurs positions contemporaines, comment ce souci peut être articulé différemment, ce livre entend contribuer à complexifier l’herméneutique. L’herméneutique est essentielle aux sciences humaines, à la constitution de leur objet comme à leur réflexion. Elle s’attache aux traces, aux signes, à la lecture du monde : avec Carlo Ginzburg par la méthode de l’indice ; pour Josef Simon, en déployant une philosophie du signe ; suivant Hans Blumenberg, en lisant le monde. La compréhension du monde est une subjectivité. Elle se constitue dans le sentiment de soi pour Paul Ricoeur. Elle part en quête des « sources du moi » avec Charles Taylor. Elle est saisie dans le rapport à soi ténu de l’humour par Dieter Henrich. Pour finir, le livre revient, à propos des « Cahiers noirs » de Martin Heidegger, sur l’héritage politique d’une certaine herméneutique et la nécessité d’opérer des distinctions critiques.
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Les aveux de la chair, qui paraît aujourd'hui comme le quatrième et dernier volume de L'histoire de la sexualité, est en réalité le premier auquel Michel Foucault s'était consacré après La volonté de savoir (1976) qui constituait l'introduction générale de l'entreprise. Il s'attachait aux règles et doctrines du christianisme élaborées du IIe au IVe siècles par les Pères de l'Église. Au cours de son travail, Michel Foucault s'était persuadé que l'essentiel de ces règles et doctrines était un héritage remanié des disciplines de soi élaborées par les philosophes grecs et latins de l'Antiquité classique et tardive. C'est à leur analyse qu'il s'est courageusement appliqué, pour aboutir en 1984 à la publication simultanée de L'usage des plaisirs et du Souci de soi. L’ouvrage est donc un premier jet auquel Foucault comptait se remettre au moment de sa mort. La réunion des quatre volumes de Dits et Écrits (1954-1988) publiés en 1994, puis celle des treize volumes des Cours au Collège de France en ont retardé l'édition et la mise au point dont s'est chargé Frédéric Gros, l'éditeur des œuvres de Michel Foucault dans la Bibliothèque de la Pléiade. Tel quel, cet ouvrage constitue un état très élaboré de la pensée de l'auteur et peut-être le cœur même de l'entreprise, la partie à laquelle il attachait assez d'importance pour se lancer dans l'aventure.
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Histoire, langage et art chez Walter Benjamin et Martin Heidegger
- Mathias Giuliani
- 2014, Klincksieck
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L'objectif principal de ce livre est de démontrer de quelle manière la lecture de certains textes de jeunesse de Heidegger marqua profondément la pensée philosophique de Benjamin. Celui-ci aurait subi l'influence heideggérienne aussi bien au niveau de sa propre philosophie de l'histoire que de sa philosophie du langage et de sa philosophie de l'art. Le fondement théorique est l'approche de la période de formation, encore peu étudiée, des deux philosophes. La philosophie néokantienne est le principal courant philosophique à l'époque dans toutes les universités allemandes. C'est pourquoi le point de départ de la recherche, notamment pour la première et la deuxième partie (histoire et langage), se centre sur la formation des jeunes Benjamin et Heidegger auprès de maîtres tels que Heinrich Rickert, Edmund Husserl et Emil Lask. L'entrecroisement de philosophie de l'histoire et de philosophie du langage aura une projection décisive dans le débat concernant le concept d'art chez les deux philosophes. Le troisième axe d'étude porte quant à lui sur la philosophie de l'art. Il traite du livre de Heidegger daté de 1929 sur Kant et le problème de la métaphysique, et du texte de jeunesse de Benjamin intitulé « L'arc-en-ciel. Entretien sur l'imagination » (1915).
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L’œuvre d’Homère n’a jamais laissé indifférent. De nombreux philosophes, depuis l’Antiquité, y ont puisé des éléments visant à nourrir leurs recherches propres. Ils ont par exemple réfléchi sur les situations vécues par certains personnages ou sur leur caractère, mais ils ont aussi cherché, par un travail d’interprétation, à saisir le sens des textes du poète ou à en critiquer le contenu. En éclairant l’usage que les philosophes font de l’œuvre d’Homère, il ne s’agira pas ici de proposer une interprétation de celle-ci ou d’en renouveler la lecture. Il s’agira plutôt de rendre possible une autre approche de la philosophie, de permettre une compréhension différente des philosophes qui ont manifesté un intérêt particulier pour Homère. Car la présence de ce dernier dans les œuvres philosophiques nous renseigne tout autant sur elles que sur l’œuvre d’Homère elle-même. Pourtant, peu d’études contemporaines ont cherché à proposer une analyse approfondie et systématique de cette présence dans l’histoire de la philosophie alors que la réception et l’usage de l’œuvre d’Homère ont donné lieu à de nombreux commentaires dans le champ des études littéraires, linguistiques, historiques ou anthropologiques. C’est à combler ce manque que cet ouvrage est en partie consacré.
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Hors phénomène
- Emmanuel Falque
- 2021, Hermann
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« Maladie, séparation, mort d’un enfant, catastrophe naturelle, pandémie » – Ça me tombe dessus, sans savoir pourquoi ni comment. Comme un démon qui m’étreint, « ça » m’empoigne et me détruit, j’assiste à mon emportement sans avoir rien, ni personne, à accuser ou à qui me raccrocher. Me voilà seul comme un bateau ivre à la dérive, d’une solitude extrême dont le noyau infrangible m’apprend aussi que j’en suis constitué. L’abîme demeure toujours là, impossible à occulter. Dans le Hors phénomène, ni « infra-phénoménal » (propédeutiques à la phénoménalité) ni « supra-phénoménal » (phénoménologies de l’excès ou du débordement), c’est le « dehors » qui prime. Défait de mes catégories, ou plutôt « hors catégories », je n’ai plus qu’à m’inventer autrement. Ce n’est pas de sortir de la crise qu’il faut espérer, ni même de restaurer une ouverture qu’on aurait oubliée. Il s’agit plutôt d’y être autrement, comme si le trauma nous rappelait philosophiquement à l’essence de notre humanité, en guise d’être toujours transformé.
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Hypatie d’Alexandrie (éd. poche)
- Maria Dzielska
- 2020, Des femmes
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Cette biographie de référence sur la célèbre philosophe et mathématicienne grecque, Hypatie d’Alexandrie, parue aux éditions des femmes-Antoinette Fouque en 2010, est enfin disponible en édition de poche. Brillante philosophe et mathématicienne grecque de la fin du IVe et du début du Ve siècle de notre ère, Hypatie d’Alexandrie est longtemps restée célèbre pour sa mort tragique que le beau film Agora (2009) d’Alejandro Amenábar, consacré à cette figure emblématique de l’Antiquité tardive, reconstitue avec forces détails. Massacrée en l’an 415 de notre ère par un groupe de moines après avoir enseigné avec éclat, Hypatie fascine depuis des siècles artistes, poètes et romanciers aussi bien qu’historiens et philosophes. Mais ceux-ci se sont emparés du personnage et l’ont souvent instrumentalisé pour défendre des causes aussi diverses que l’anticléricalisme, l’anti-catholicisme ou le féminisme… Prenant le contrepied des visions romantiques qui nous sont parvenues jusqu’ici, l’historienne Maria Dzielska, spécialiste de l’Empire romain, a le mérite de dénouer le mythe qui entoure le personnage d'Hypatie grâce à une approche véritablement scientifique des différentes sources historiques. Un livre novateur qui a contribué à renouveler complètement la vision de cette immense créatrice.
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Idée, Expression, Vécu
- Patrick Flack
- 2018, Hermann
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Il est coutume, depuis les grandes polémiques des années 1960, de considérer la phénoménologie et le structuralisme comme des traditions rivales, antagonistes. À rebours de cette doxa, les études réunies dans ce recueil retracent la longue histoire et les synergies conceptuelles fortes qui les unissent. Des figures méconnues, telles que le philosophe russe Gustav Špet ou le linguiste néerlandais Hendrik Pos, rejoignent ici les auteurs canoniques que sont Edmund Husserl, les formalistes russes, Roman Jakobson, Maurice Merleau-Ponty ou Jacques Derrida, au fil d’un parcours qui jette un nouvel éclairage sur ce que phénoménologie et structuralisme ont à dire ensemble, tout particulièrement sur les thèmes du langage et de la littérature.
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Innovations
- Thierry Ménissier
- 2021, Hermann
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Se substituant à ce qu’on appelait autrefois le progrès, la notion d’innovation s’est imposée dans tous les secteurs de l’activité humaine. On a pris l’habitude de qualifier d’innovante toute forme de changement qui semble susceptible d’améliorer quelque chose à l’activité humaine, sans pour autant penser philosophiquement la signification de ce changement. Tandis que l’économie industrielle dopée par la technologie a réalisé la prophétie émise par l’économiste Schumpeter, la notion d’innovation a elle-même évolué, devenant protéiforme. En enrôlant massivement les méthodes pour innover, actuellement se multiplient les tiers-lieux destinés à opérer ce changement. Mais progrès et innovation ne sont pas synonymes, et à bien des égards celle-ci dément les promesses affichées par celui-là. Aujourd’hui, les crises qui se produisent sur la toile de fond des transitions en cours conduisent à repenser le rôle dévolu à l’innovation, et invitent à décider si elle peut accompagner le monde qui vient. La difficulté est que ce qui la rend spécifique et intéressante, sa « sauvagerie » même, la rend peu aisée à dépasser. Cet ouvrage éclaire les questions qu’elle soulève, en les traitant sur les plans épistémologique et pratique.
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Jean Cavaillès
- Gabrielle Ferrières
- 2020, Éditions du Félin
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Reçu premier à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm, agrégé de philosophie en 1927, Jean Cavaillès fut l’un des intellectuels les plus brillants de sa génération. Gaston Bachelard, avec qui il noua une forte amitié, notait : « Jean Cavaillès avait une volonté de héros. » Lié dès le début au mouvement de résistance Libération, animé entre autres par Emmanuel d’Astier de La Vigerie, Jean Cavaillès fut arrêté par les Allemands en août 1943, puis condamné à mort et exécuté cinq mois plus tard. Gabrielle Ferrières, sa sœur, retrace dans ce livre émouvant la vie intime d’un philosophe, inséparable de celle de l’homme d’action et de convictions.
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Jean-François Revel
- Philippe Boulanger
- 2014, Les Belles Lettres
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Loin de n'avoir été qu’un polémiste de talent, Jean-François Revel (1924-2006) a été, de Pourquoi des philosophes ? (1957) à L’Obsession antiaméricaine (2002), l’auteur d’une œuvre de première importance, jalonnée par de fracassants succès populaires et internationaux. Allant bien au-delà du seul engagement anticommuniste, la force et la singularité intellectuelles de sa pensée n’avaient jamais, jusqu’ici, fait l’objet d’une synthèse exhaustive qui aurait permis d’en éclairer la place dans l’histoire contemporaine des idées – une béance que le présent ouvrage vient enfin combler. Avant tout animé par la passion des faits, ce philosophe s’est constamment employé à pourfendre et à déconstruire les impostures idéologiques dont se sont nourries les diverses tentations totalitaires qui ont marqué le XXe siècle, jusque sous leurs récents avatars de l’islamisme et de l’antiracisme dévoyé. Philippe Boulanger, dans cette passionnante biographie intellectuelle, expose les étapes successives et les multiples aspects de cette pensée de combat qui trouve son unité profonde dans la volonté de réaffirmer sans concession l’insigne valeur des principes d’une démocratie libérale, en économie comme en politique. Chaque jour qui passe semble en rappeler l’intempestive et remarquable pertinence.
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John Stuart Mill, libéral utopique. Actualité d'une pensée visionnaire
- Camille Dejardin
- 2022, Gallimard
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John Stuart Mill reste un inconnu pour le public français, en dépit de la traduction de ses livres majeurs. La mesure de sa pensée n’est pas prise. Il est pourtant l’un des auteurs du XIXe siècle les plus susceptibles de nourrir la réflexion sur les problèmes politiques et sociaux du présent. Économiste, philosophe, membre du Parlement britannique et intellectuel engagé avant la lettre, il fut l’un des observateurs les plus acérés de la naissance de nos démocraties. Le plus clairvoyant, aussi, quant aux défis qu’il leur faudrait relever. De la défense de l’individualité à celle des conditions sociales d’une égale liberté, de la représentativité du pouvoir à l’organisation du pluralisme, de l’émancipation féminine à la remise en question de la croissance économique et à l’écologie politique, sa réflexion foisonnante et pionnière anticipe nos préoccupations les plus brûlantes. Au-delà des préjugés et des étiquettes, l’étude renouvelée de son œuvre dévoile toutes les objections que son libéralisme exigeant adresse à notre néolibéralisme aujourd’hui sous le feu des critiques. Mais elle indique surtout comment ce dernier pourrait être refondé pour mieux défendre, pour chaque individu, une liberté authentique et durable. Et si revenir aux sources du libéralisme nous permettait de renouer avec le projet humaniste dont les mutations du dernier siècle et demi ont fini par nous faire douter ?
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Jules Lequier ou le tourment de la liberté
- Xavier TILLIETTE
- 2022, Éditions de l'éclat
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Le livre de Xavier Tilliette sur Jules Lequier a été le premier ouvrage d'envergure qui a tenu compte des travaux consacrés à Lequier depuis l'édition des Œuvres en 1952. Il replace cette oeuvre atypique dans le contexte d'une «philosophie chrétienne», dont on a pu dire qu'elle n'existait pas plus que la «mathématique chrétienne». Tilliette inscrit l'oeuvre de Lequier dans une réflexion philosophique et religieuse, où la question de la liberté est posée en même temps que celle de la foi, et qui trouve une résolution tout à fait originale par rapport aux philosophies rationnelles de la liberté et aux philosophies religieuses de la foi. L'authenticité de ma foi dépend de ma liberté ! Et c'est à ce titre que la pensée de Lequier accomplit une véritable révolution dans le christianisme.
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Jürgen Habermas
- Stefan Müller-Doohm
- 2018, Gallimard
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Sans conteste, Jürgen Habermas est l’un des derniers intellectuels majeurs au niveau international. "Défenseur de la modernité" et "conscience publique de la République fédérale", il est aussi un éminent penseur de l’Europe. Par ses monographies et nombreux articles, recueillis en volumes, traduits dans plus de quarante langues, il s’est acquis, en tant que philosophe, une réputation mondiale et, en tant qu’auteur, il a reçu un écho qui excède de loin le monde académique. Un tel constat conduirait aisément à en inférer que sa biographie devrait au fond être celle de son œuvre. Mais si cette vie fascine, c’est qu’elle ne peut aucunement se résumer à une pile de livres savants. En effet, Habermas a toujours plus quitté l’espace protégé de l’univers académique pour endosser le rôle du polémiste pugnace, et peser de cette façon sur l’histoire des mentalités de l’Allemagne et de l’Europe. Aussi l’ouvrage de Stefan Müller-Doohm, à qui l’on doit déjà une biographie d’Adorno, noue-t-il deux trames : d’une part la description des allers-retours sinueux entre activité professionnelle principale et activité seconde, et d’autre part l’interdépendance entre les évolutions de la pensée du philosophe et les interventions de l’intellectuel public dans le contexte de son temps. L’action conjuguée de la réflexion philosophique et de l’intervention intellectuelle, qui caractérise l’activité de Jürgen Habermas, explique que cette biographie soit celle tant d’une vie que d’une œuvre en devenir perpétuel.
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Karl Marx, essai de biographie intellectuelle
- Maximilien Rubel
- 2016, Klincksieck
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En 1957, lors de la parution de Karl Marx, essai de biographie intellectuelle, Maximilien Rubel a présenté un Marx « tel qu'en lui-même », à l'opposé du Marx tel qu'il avait été composé par les différents marxismes d'État ou de parti. Ce Marx inédit, singulier, qui, selon Karl Korsch, apparaît comme un penseur de l'émancipation parmi d'autres, et non plus comme le père fondateur d'une doctrine à vocation mondiale. Un Marx auteur d'une œuvre de pensée avec ses difficultés, ses éventuelles contradictions, mais aussi l'exigence d'une émancipation radicale, de sorte qu'il pouvait devenir, comme M. Rubel l'a montré, le critique le plus virulent de ce qui portait le nom de marxisme. Le lecteur d'aujourd'hui peut être d'autant mieux aux écoutes de l'œuvre de M. Rubel que l'effondrement de l'URSS et des régimes satellites prétendument socialistes a eu pour effet paradoxal de nous rendre un Marx débarrassé des concrétions idéologiques qui avaient dressé un véritable écran entre lui et nous. Cette réédition inaugure le temps d'une explication avec Marx. À la lecture de M. Rubel naissent des questions ouvertes : peut-on voir dans Marx l'auteur d'une sociologie ? N'est-il pas plutôt l'initiateur d'une critique sociale qui va jusqu'aux racines, ou bien d'une théorie critique de la société ? Comment convient-il de penser ici et maintenant l'articulation entre sociologie et éthique ? Comme le montre dans sa préface Louis Janover, le collaborateur de M. Rubel, cette biographie intellectuelle est la source étonnamment féconde de toute une œuvre qui s'est déployée dans des directions multiples, pour laisser apparaître les différentes facettes de Marx : les Pages choisies pour une éthique socialiste qui datent de 1948 avec l'introduction de M. Rubel à « une éthique marxienne », Marx critique du marxisme, les Études de marxologie et les quatre tomes de l'édition incomparable de Marx dans la Pléiade, travail où se mêlent érudition et désir d'émancipation, adressé au seul public qui importe : « L'humanité pensante qui est opprimée et l'humanité souffrante qui pense. »
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L'Honneur dans l'œuvre de Montesquieu
- Federico Bonzi
- 2016, Honoré Champion
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Cette étude porte sur le concept de l’honneur dans l’œuvre de Montesquieu. En harmonie avec les principes méthodologiques qui président à l’édition critique en cours des Œuvres complètes de Montesquieu, l’approche génétique adoptée pour cette enquête permet de retracer l’élaboration de la pensée de Montesquieu, depuis les textes présentés à l’Académie de Bordeaux jusqu’à L’Esprit des lois, où émerge le concept d’honneur pour la première fois. Ce travail de recherche introduit la « catégorie » de l’impersonnalité dans la littérature critique qui porte sur l’œuvre du Président et permet de saisir un changement très remarquable dans sa réflexion vers la moitié des années 1720.
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L'Irréductible
- Paul Audi
- 2020, Hermann
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Depuis son avènement au début du XXe siècle, la phénoménologie a rallié, dans une fidélité plus ou moins grande à Husserl, son fondateur, des auteurs aussi différents que Heidegger, Scheler ou Fink – non sans que chacun ait d’abord pris la mesure de l’ambition d’un projet qui consistait à réaffirmer le sens de la philosophie en lui assignant pour objet un certain absolu, jugé comme tel « irréductible ». Les philosophes français, dont Sartre, Merleau-Ponty, Levinas, Derrida, Henry, Marion, ont tous eu à cœur de renouveler à leur façon la phénoménologie, en interrogeant à nouveaux frais ses enjeux. En revenant sur l’histoire de ce courant, Paul Audi montre que la plupart de ces penseurs ont suivi un même ordre de mission – que Sartre formule ainsi dans son tout premier texte phénoménologique, en 1934 : « Soyons plus radicaux ». Pourquoi et comment ce devoir de radicalité a-t-il pris auprès d’eux le statut d’un mot d’ordre ? Quels enseignements devrions-nous aujourd’hui en tirer ? Une de ces leçons ne revient-elle pas à dire que si, en phénoménologie, la demande de radicalité a bien sa raison d’être, elle n’en révèle pas moins les limites de la discipline – des limites qui pourraient bien expliquer pour partie son essoufflement actuel ?
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L'Usage du vide
- Romain Graziani
- 2019, Gallimard
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Il semble que les états les plus désirables, à l’image du sommeil, ne puissent survenir qu’à condition de n’être pas recherchés, le simple fait de les convoiter pouvant suffire à les mettre en déroute. Or ce paradoxe de l’action volontaire, mal élucidé et jamais résolu dans la philosophie occidentale, est au centre de la pensée taoïste. L’auteur explore dans cette double lumière, à partir de diverses sphères d’expérience, de la pratique d’un sport à la création artistique, de la recherche du sommeil à la remémoration d’un nom oublié, ou encore de la séduction amoureuse à l’invention mathématique, les mécanismes de ces états qui se dérobent à toute tentative de les faire advenir de façon délibérée. Une telle approche, qui requiert une observation patiente des dynamiques du corps et des différents registres de conscience, permet de comprendre pour quelles raisons, et au terme de quelles expériences, les penseurs taoïstes de l’antiquité chinoise ont formulé les concepts si déroutants de non-agir ou de vide. Elle permet par la même occasion de démonter les erreurs et les leurres sur le pouvoir et la volonté qui sont à la base des représentations occidentales de l’action efficace. Mobilisant, sans les opposer, les ressources de la pensée chinoise et de la pensée européenne, l’ouvrage apporte ainsi une contribution originale à l’intelligence de l’action.
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En s’appuyant sur les Recherches philosophiques (1953) de Wittgenstein, Morris Weitz entend démontrer en 1956 l’impossibilité de toute définition de l’art. Après l’examen de la théorie de Weitz, ce livre étudie quatre théories de l’art appartenant à la tradition dite « analytique », qui ont tenté, avec plus ou moins de radicalité, de contourner cet interdit wittgensteinien et ont eu une grande influence sur la philosophe contemporaine de l’art : la théorie institutionnaliste de George Dickie (1973), la théorie réelle d’Arthur Danto (1964), la théorie typale de Richard Wollheim (1968) et la théorie symptomale de Nelson Goodman (1977). L’analyse de ces quatre théories, ainsi que des difficultés qu’elles rencontrent, a pour but de nous mettre sur la voie d’une nouvelle philosophie de l’art.
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L'autre individualisme
- Alain Laurent
- 2016, Les Belles Lettres
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Un cliché amplement répandu veut désormais que l'individualisme ne puisse qu'être égoïsme, repli sur soi, narcissisme irresponsable ou produit du matérialisme consumériste. Et qu’en conséquence il soit la cause de presque tous les maux qui accablent notre société. Contre ce coup de force lexical idéologiquement orienté, cet ouvrage entend rappeler et établir l’existence d’un autre individualisme tel que par exemple l’ont pensé et défendu K. Popper et J.-F. Revel. Autant choix existentiel personnel que philosophie morale et sociale, il a valeur de déclaration d’indépendance individuelle, promeut la singularité d’individus souverains sur eux-mêmes tout disposés à coopérer volontairement sur la base de cette reconnaissance réciproque. Et prend sens en s’opposant au conformisme, au paternalisme et à toutes les formes possibles de collectivisme. C’est cet individualisme bien compris et polyphonique qu’on découvrira ici en cheminant en compagnie bien sûr de Stirner, Nietzsche, G. Palante et Ayn Rand. Mais aussi et entre autres de B. Constant, Emerson, O. Wilde, Alain, Ortega y Gasset, Hayek ou Zinovev. Et même de Kierkegaard, Tocqueville et Jaurès – sans oublier des auteurs moins connus, des non-alignés et les surprenants anarcho-individualistes américains puis français des siècles derniers. Et si, dans l’actuel contexte de rhétorique anti-individualiste massive, ce « grand récit » redonnait goût à une liberté individuelle plus altière, responsable et partagée ?
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L'espérance mélancolique
- Jérôme Porée
- 2020, Hermann
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La mélancolie a pu être définie comme une « maladie du temps ». Ne faut-il pas cependant, pour admettre cette définition, savoir déjà ce qu’est le temps ? Et la psychiatrie ne doit-elle pas, pour cela, entrer en dialogue avec la philosophie ? La compréhension de la mélancolie sort enrichie de ce dialogue. Mais ce n’est pas moins le cas de la compréhension du temps. La philosophie a donc beaucoup à apprendre, elle aussi, de sa rencontre avec la psychiatrie. C’est ce que voudrait montrer ce livre, qui assume à cette fin ce qu’il faut bien appeler l’énigme de la mélancolie. Si, en effet, celle-ci est la forme achevée du désespoir, alors pourquoi tous les mélancoliques ne se tuent-ils pas ? Comment la plupart d’entre eux se maintiennent-ils malgré tout dans la situation qui est la leur ? Qu’espèrent-ils encore ?
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L'existence élargie
- Philippe Grosos
- 2020, Hermann
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L’analyse et le développement du concept d’existence ont constitué un des enjeux philosophiques majeurs de la seconde moitié du XXe siècle en Europe. Or, ces divers courants philosophiques reposent fondamentalement sur une « double économie de la rareté ». Ils affirment en effet, d’une part, que seul l’homme existe, et, d’autre part, qu’il n’existe que rarement. Que faire d’une telle radicalité, en ce début de XXIe siècle, à l’heure où la plupart des problèmes qui semblent se poser à nous relèvent de ce que nous nommons plutôt la vie ? Comment considérer, sans avoir à abandonner une telle perspective, les questions que celle-ci ouvre, à savoir celles relatives au vécu (celles de l’ordinaire ou de la quotidienneté contre toute logique de l’authenticité) et plus encore celles relatives au vivant (au sein d’un contexte animalier et environnemental tendu) ?
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L'héritage aristotélicien
- Marwan Rashed
- 2016, Les Belles Lettres
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Consacrées à l'histoire de l'aristotélisme après Aristote, les vingt-sept études qui composent ce recueil sont le fruit de recherches publiées ces vingt dernières années et, pour trois d’entre elles (portant sur des nouveaux textes de Boéthos, Proclus et Jean Philopon), inédites à ce jour. Chacune présente la découverte de documents anciens (byzantins, arabes ou latins) encore inconnus, qui jettent une nouvelle lumière sur la transmission de l’héritage aristotélicien dans les domaines de la logique, de la physique et de la cosmologie. Ces études sont organisées autour de cinq grands thèmes : le projet aristotélicien d’un corpus de philosophie naturelle, les débuts de la philosophie impériale (Ier-IIe siècles), l’œuvre du plus grand commentateur d’Aristote, Alexandre d’Aphrodise (début du IIIe siècle), l’Université d’Alexandrie à la fin de l’Antiquité (Ve-VIe siècles) et la transmission des textes entre Byzance et l’Italie. Avec Alexandre, dont une série de textes inconnus, en grec et en arabe, sont ici exhumés pour la première fois, se produit l’achèvement du processus d’organisation des écrits d’Aristote : le système des écrits du Philosophe a vocation à devenir adéquat au système du Monde ; avec l’Université d’Alexandrie, et en particulier Jean Philopon, ce sont les premiers craquements dans l’édifice qui se font entendre et là encore, de nouveaux documents grecs et arabes permettent de mieux apprécier la portée exacte des divergences ; avec la transmission de Byzance à l’Italie, un chapitre majeur de l’histoire des textes philosophiques est abordé, nécessaire pour comprendre les modalités des appropriations du patrimoine aristotélicien par les médiévaux latins, du XIIe au XVe siècle. Ce livre est un ouvrage indispensable pour les historiens de la philosophie grecque, byzantine, arabe et médiévale.
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L'idéal éthique et son revers selon Aristote
- Louise Rodrigue
- 2021, Hermann
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Le présent ouvrage s’articule autour de la conception aristotélicienne de l’idéal éthique ou, autrement dit, de la belle vie, de l’existence réussie. Le but de la première partie consiste à en préciser le contenu, en mettant à profit la méthode qu’utilise Aristote dans le cadre de son éthique. À la différence des autres contributions sur le bonheur, cette analyse se situe dans une perspective peu exploitée, qui peut être qualifiée de pluraliste ou d’intégrationniste; il s’agit de montrer comment s’intègrent en une vision cohérente les différents genres de vie répertoriés par Aristote au sein du projet qu’il propose, tout en décrivant de manière concrète son élément principal, nommément la méditation. La deuxième partie, plus substantielle, est consacrée aux multiples figures qui se situent à la périphérie de l’idéal au sens strict, en vue d’établir dans quelle mesure elles sont porteuses d’indications à propos de l’existence accomplie. L’examen porte entre autres sur les considérations d’Aristote à propos de la condition féminine, de l’enfance, de la vieillesse et de la servilité. La conclusion qui résulte de cette démarche prend la forme d’une reprise de l’idéal, cette fois exposé au moyen des éléments définis dans la seconde partie. La description obtenue, plutôt que d’être axée sur le contenu du bonheur tel que le présentent les Éthiques, porte sur les caractéristiques de la personne qui le réalise, donnant à voir celle-ci selon un éclairage nouveau.
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L'institution instable
- Chiara Collamati and Hervé Oulc'hen
- 2021, Hermann
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Y a-t-il une intelligibilité spécifique du problème de l’institution chez Sartre ? La question est rarement posée car, trop souvent, on la considère comme d'emblée réglée : Sartre n'aurait pas été capable d'envisager la dimension institutionnelle autrement que sous une forme négative, celle de la pétrification et de la bureaucratisation de l'action insurrectionnelle d’un groupe. Fruit d'un travail collectif, l'ouvrage explore différentes déclinaisons de la notion d’institution dans la réflexion sartrienne des années 1950 et 1960, en montrant son importance pour articuler la question de l'histoire, de la transformation politique et d’une éthique matérialiste. Au fil de ce parcours qui fait dialoguer Sartre avec Merleau-Ponty, Mauss, Lévi-Strauss, Derrida, Riesman, Guattari et bien d’autres, on verra se dessiner une conception originale de l’institution : en tant que dynamique historique d’invention collective, elle est porteuse d’une normativité ouverte : c'est moins la stabilité figée que l'instabilité créatrice qui la définit. C’est ce paradoxe d'une "institution instable" que les contributions réunies ici proposent d'élucider.
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L'univers infini dans le monde des Lumières
- Jean Seidengart
- 2020, Les Belles Lettres
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L’Univers infini dans le Monde des Lumières s’inscrit dans le prolongement de l’ouvrage de Jean Seidengart intitulé : Dieu, l’Univers et la Sphère infinie (2006). Dans ce dernier, il s’agissait d’élucider pourquoi et comment l’idée d’univers infini avait réussi à s’imposer largement en quelques décennies à l’aube de la science classique, alors qu’elle avait été rejetée durant plus de deux millénaires. Aussi était-il devenu absolument nécessaire d’innover et de former très précisément une nouvelle acception du concept d’infini afin de ne pas appliquer l’attribut « infini » de manière univoque à Dieu et à l’univers. Le présent ouvrage poursuit le cours de cette investigation à partir du moment où Newton parvint à établir les fondements mathématiques de la physique classique et à proposer une nouvelle image du monde qui s’imposa très largement dans toute l’Europe savante durant les deux siècles suivants. Malgré les aspects très novateurs de la mécanique classique, les différentes cosmologies d’inspiration newtonienne pouvaient encore s’accorder assez globalement avec les enseignements de la métaphysique classique. Pourtant, on assiste à un net affaiblissement progressif des arguments traditionnels en faveur d’un univers infini existant en acte. C’est pour cette raison que le titre de cet ouvrage dénote un écart assez important avec le livre le plus célèbre d’Alexandre Koyré non pas sur le plan de la révolution cosmologique des XVIe et XVIIe siècles, mais sur la suite des aboutissants de ladite révolution qu’il n’a pas eu le temps de traiter et de mener à bien.
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L'État de droit et la mesure de la propriété
- Jeremy Waldron
- 2022, Hermann
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Quel est le sens de l’État de droit (le rule of law en anglais ) ? Le fait d’assujettir les droits de propriété à des limitations résultant de réglementations environnementales ou sociales qui en restreignent l’usage constitue-t-il une violation de ce principe ? Le rôle de l’État de droit est-il de protéger la propriété possédée par les individus contre l’intrusion de telles réglementations ? Ou bien doit-on considérer que les législations environnementales et sociales sont aussi du droit et que l’État de droit doit les protéger au même titre et au même degré que les droits de propriété tout en les mettant en balance avec ces derniers ? C’est à ces questions que Jeremy Waldron tente de répondre dans ce cycle de conférences en opposant une conception substantielle qui exige la suprématie d’un droit « non fait » sur la volonté politique, à une conception qui comprend ce principe de l’État de droit en termes de garanties procédurales.
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L'éthique du préférable partageable
- Jean-Marc Mouillie
- 2019, Les Belles Lettres
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La démarche dite « principiste » exposée dans le livre de Tom Beauchamp et James Childress, Les Principes de l’éthique biomédicale (Principles of Biomedical Ethics), paru aux États-Unis en 1979, et dont la dernière édition à ce jour date de 2013, s’est imposée comme une référence centrale dans la littérature d’éthique médicale et les pratiques d’éthique clinique. Très discutés dans le monde anglo-saxon, les Principes n’ont fait l’objet d’aucun commentaire d’ensemble en français. Le présent essai vient combler cette lacune. Dans l’esprit même du principisme, il situe les questions théoriques à partir des enjeux du soin. Le fil conducteur de cette lecture n’est donc pas tant un texte qu’un problème : justifier les choix relatifs à l’éthique médicale dans un contexte démocratique de respect du pluralisme des convictions morales. Ce dialogue avec les propositions des Principes conduit à préciser une « éthique du préférable partageable », c’est-à-dire une approche concrète pour penser une justification des normes qui n’emprunte ni aux rapports de domination ni à l’arbitraire, question majeure de notre temps.
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La Connaissance par sentiment au XVIIIe siècle
- Laetitia Simonetta
- 2018, Honoré Champion
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Le XVIIIe siècle n’est pas seulement le siècle de la raison, il est aussi celui où le sentiment s’impose dans l’esprit de certains philosophes pour rendre compte de la façon dont certains objets sont connus. Le moi ainsi que les valeurs morales et esthétiques sont, par excellence, des objets qui échappent à une analyse rationnelle ainsi qu’aux perceptions issues des sens externes. Ils se donnent dans cette expérience intérieure qu’est le sentiment. La particularité de celui-ci est que, alors qu’il est une impression d’ordre affectif, constituée de perceptions de plaisir et de douleur, il est amené à représenter autre chose que l’état purement subjectif de l’âme. Tout le problème est de déterminer à quel point le sentiment constitue un mode de connaissance irréductible : est-il un principe de connaissance à part entière, à côté de la sensation et de la réflexion, ou simplement la manière de connaître de celui qui, ayant développé des habitudes de penser et de sentir, a l’impression de juger de façon immédiate ? Reconnu comme fait mais n’ayant pas de fondement clairement assignable, il est sujet aux interprétations les plus contradictoires. Placé au croisement d’un courant métaphysique et d’un courant empiriste radical, il incarne une des notions qui manifestent le plus fortement la diversité des écoles qui perdurent au siècle des Lumières.
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La Génération (1805)
- Lorenz Oken and Stéphane Schmitt
- 2017, Honoré Champion
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Le naturaliste allemand Lorenz Oken (1779-1851) est l’un des principaux représentants de la Naturphilosophie, un courant de pensée extrêmement florissant dans l’Allemagne des premières décennies du XIXe siècle et impliquant tous les domaines de la production intellectuelle. Inspiré par les principes philosophiques de Schelling, Oken s’emploie à les appliquer aux sciences de la nature et édifie ainsi toute une biologie sur ces fondements. Il s’intéresse en particulier au problème de la reproduction et du développement des êtres vivants, qui a suscité de vives controverses tout au long du XVIIIe siècle. Dans La Génération (1805), ouvrage traduit ici pour la première fois, il réexamine les données du débat et propose une théorie entièrement nouvelle : selon lui, la génération n’est autre qu’une agglomération de composés élémentaires du vivant, les « infusoires », qui s’assemblent lors du développement et de la croissance, puis se dissocient de nouveau à la mort de l’individu, suivant ainsi un cycle éternel. Cette idée le conduit, notamment, à repenser l’ordre de la nature, mais aussi la signification et l’origine de la sexualité. Cet ouvrage revêt donc une grande importance dans l’histoire des sciences, mais aussi dans celle de la philosophie, la distinction ne faisant d’ailleurs aucun sens dans la pensée d’Oken. Il témoigne d’une tendance intellectuelle qui va jouer un rôle majeur dans l’Allemagne du XIXe siècle, et son style exubérant, volontiers ésotérique, non dénué d’envolées poétiques, est tout à fait représentatif de la littérature scientifique romantique allemande, entre fin des Lumières et essor du positivisme.
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La Volonté de puissance n'existe pas
- Mazzino MONTINARI
- 2020, Éditions de l'éclat
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« Tant qu’il ne fut pas possible aux chercheurs d’accéder à l’ensemble des manuscrits de Nietzsche, on savait seulement de façon vague que La Volonté de puissance n’existait pas comme telle », écrivaient G. Deleuze et M. Foucault dans l’« Introduction » aux Œuvres complètes de Nietzsche, établies par Giorgio Colli et Mazzino Montinari publiées en France par Gallimard. Sous le titre La Volonté de puissance n’existe pas, nous avons rassemblé quatre essais de Montinari, portant sur la question de ce faux-livre. Alors qu'en reparaissent régulièrement d’anciennes éditions, ces essais viennent rappeler aux « oublieux » qu’un travail de vingt années a permis de lire enfin le contenu des manuscrits de Nietzsche et de prendre connaissance, entre autres choses, de ce qu’il n’a pas écrit.
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D’où la démocratie tire-t-elle sa valeur ? De ce que le plus grand nombre y exerce le pouvoir politique ? Ou bien de la protection des droits et des libertés que ses institutions législatives, exécutives et judiciaires garantissent à chaque personne ? Connu en France en tant que philosophe du droit, penseur du libéralisme et des fondements de la justice sociale, Ronald Dworkin a aussi développé une conception originale de la démocratie. Pour lui, la démocratie n’est pas une procédure, mais une communauté, organisée autour des principes de participation, de réciprocité et d’indépendance éthique. Ces principes politiques et moraux sous-tendent la constitution et informent les relations entre ses citoyens. C’est pourquoi l’opposition entre autogouvernement et protection des libertés relève d’une fausse alternative : les juges constitutionnels, en particulier, qui ont la charge d’interpréter le sens et l’étendue des droits, ne s’opposent pas à la réalisation de l’idéal démocratique. Au contraire : pour Dworkin, leur rôle est d’assurer que la communauté se gouverne conformément à ses principes et demeure, ainsi, une démocratie authentique.
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La couleur et la parole
- Hadrien France-Lanord
- 2018, Gallimard
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"En 1958, Martin Heidegger déclare à Aix-en-Provence : "J’ai trouvé ici le chemin de Paul Cézanne auquel, de son début jusqu’à sa fin, mon propre chemin de pensée correspond d’une certaine manière." Quel est le sens d’une telle déclaration où se rencontrent la philosophie et la peinture, mises sur le même plan ? Tel est le point de départ de ce livre, qui est aussi une réflexion sur la correspondance entre deux révolutions de pensée presque contemporaines : celle de l’art moderne puis celle de la phénoménologie. Mais dans la perspective de cette correspondance, il ne s’agit pas moins de mettre la peinture en dialogue avec la pensée philosophique que de nourrir la philosophie à partir d’une expérience incarnée de la pensée et du regard cézanniens. Dans l’un et l’autre sens sont en jeu, à travers la couleur et la parole, l’aventure humaine d’exister et la signification, inhérente à l’existence, de la responsabilité envers le monde – notre monde – aujourd’hui." Hadrien France-Lanord.
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La critique du préjugé au prisme de l'herméneutique (1680-1780)
- Muriel Brot and Claire Fauvergue
- 2020, Hermann
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Si le XVIIIe siècle n’a pas inauguré la critique du préjugé, il l’a si largement développée qu’il est tentant de le définir par sa lutte contre les préjugés, comme le fait Hans-Georg Gadamer pour qui « le préjugé contre les préjugés en général » et la recherche de la vérité – qu’implique le discrédit de principe jeté sur tous les préjugés – sont à la fois le principal objectif et l’illusion fondamentale des Lumières. Si la question du préjugé est envisagée par Hans-Georg Gadamer à travers le prisme de l’herméneutique, sa conception du préjugé s’avère pourtant, sous certains aspects, proche de l’esprit des Lumières. Les études réunies dans ce volume développent cette hypothèse en restituant la polysémie du terme « préjugé » ainsi que les processus à l’œuvre dans la critique du préjugé, privilégiant ainsi l’analyse des discours et des dispositifs fictionnels, philosophiques ou politiques. Situées à l’intersection de la philosophie et de la littérature, elles s’inscrivent résolument dans un horizon commun aux Lumières françaises et à l’herméneutique contemporaine, et proposent une véritable réécriture de l’histoire de l’herméneutique philosophique.
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La demande philosophique
- Jacques Bouveresse
- 2015, Éditions de l'éclat
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À l'égard de ce que trop d'exemples récents autorisent à appeler les vantardises ou les fanfaronnades de la philosophie, notre époque semble hésiter constamment entre la crédulité et l'admiration naïve, l'indulgence sceptique et amusée et le mépris et le ressentiment nés de la déception ; et elle passe sans transition et avec une rapidité déconcertante de l'une de ces attitudes à son contraire. Notre estimation de l'importance de la philosophie et des grands philosophes est, de façon générale, beaucoup moins rationnelle qu'on ne pourrait l'espérer et je ne trouve pas scandaleux de suggérer à la philosophie, qui se plaint habituellement plutôt d'être ignorée et méprisée, de se demander également de temps à autre ce qu'elle fait réellement pour justifier la considération très réelle et parfois excessive dont elle bénéficie. On peut craindre que l'attitude du public envers elle ne continue à osciller indéfiniment entre l'attente déraisonnable et la désillusion complète, aussi longtemps que nous ne serons pas parvenus à une appréciation un peu plus correcte de la nature exacte de la demande philosophique et des chances que la philosophie a de réussir à la satisfaire. La demande philosophique est la version intégrale de la leçon inaugurale de la chaire de philosophie du langage et de la connaissance du Collège de France, prononcée le 6 octobre 1995.
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La liberté coupable
- Patrick Andrivet
- 2006, Paradigme
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Etude sur la lecture de l'histoire romaine par Bossuet dans le premier des deux chapitres consacrés à Rome de son Discours sur l'histoire universelle. Analyse son utilisation des sources littéraires anciennes auxquelles il se réfère, sa position sur Rome, en particulier sur l'amour de la liberté qu'il discerne chez les Romains, la réception de son texte, etc.
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Qui doit décider, et comment, des priorités de la recherche scientifique ? À cette question, il est tentant de répondre spontanément : les savants eux-mêmes. La liberté de chercher n'est-elle pas nécessaire à la production de connaissances nombreuses, de bonne qualité, et utiles ? À ce titre, n'est-elle pas un principe fondamental des sciences contemporaines ? Toutefois, force est de reconnaître que ce principe doit s’accommoder des contraintes imposées par la sphère socio-économique dont le champ scientifique tire ses ressources. Dans les faits, l'autonomie scientifique et la liberté de recherche sont ainsi des réalités mouvantes, historiquement situées. Caractériser leur rôle dans la dynamique de production des savoirs est devenu un enjeu majeur pour élaborer un système de recherche qui soit à la fois épistémiquement fécond et politiquement désirable. Dans cette optique, le présent ouvrage développe une philosophie des sciences d'inspiration pragmatiste, nourrie d'éléments d'histoire des sciences. Il vise ainsi à saisir certains traits de la logique propre de l'enquête scientifique, et de ses interactions avec les besoins émanant du monde social. Il en déduit une conception renouvelée du type de liberté qu'il convient d'accorder aux chercheurs, puis propose un modèle original pour le financement public de la recherche.
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La liberté intérieure
- Claude Romano
- 2020, Hermann
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La liberté est-elle un pouvoir neutre et indifférencié de choix et d’action qui est octroyé à tout individu, et qu’il exerce identiquement avec tout autre, ou n’est-elle pas plutôt une capacité qui n’échoit qu’à lui seul d’accomplir son être propre dans ce qu’il a d’unique ? En souscrivant à la seconde branche de cette alternative, Claude Romano s’efforce de préciser les conditions de possibilité de qu’il appelle « liberté intérieure », c’est-à-dire la capacité de vouloir et de décider en l’absence de conflit intérieur, de telle manière que cette volonté et cette décision expriment l’être que nous sommes et manifestent un accord de cet être avec lui-même. En soulignant les limites de la conception largement dominante, de Platon à Harry Frankfurt, de cette liberté comme une subordination de nos désirs et tendances affectives spontanées aux « désirs de second ordre » qui découlent de notre réflexion rationnelle, l’auteur défend une conception originale de l’autonomie qui rejette une telle hiérarchie. Il étaye son propos par l’analyse d’un exemple littéraire, la décision finale de la Princesse de Clèves dans le roman éponyme de Mme de Lafayette.
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Ce livre examine les discours moraux porteurs d’une référence à l’Humanité depuis le XVIIIe siècle. Il entend ainsi réinscrire dans son histoire propre la « morale laïque », trop souvent comprise comme une création ex nihilo de la Troisième République, et que les réformateurs de ce temps ont fait entrer dans les programmes de l’école primaire obligatoire et gratuite. En observant l’évolution de ces discours, l’auteur constate qu’ils recèlent, en deçà et au-delà de la morale laïque, les grandes tendances de la culture morale contemporaine dite humaniste, en particulier sa tendance personnaliste (terme ici préféré à « individualiste »), ce qu’enregistrent les thématiques actuelles de la justice pénale internationale, du « patrimoine de l’humanité », et du « devoir de mémoire ».
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La médecine personnalisée
- Xavier Guchet
- 2016, Les Belles Lettres
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La médecine personnalisée est le nouvel horizon des politiques de santé à l'échelle internationale. Il s’agit d’un grand programme qui doit mobiliser tous les acteurs de la santé – chercheurs, cliniciens, pouvoirs publics, industriels, associations de patients – autour d’un objectif commun : améliorer le diagnostic et la prise en charge des malades grâce aux nouvelles technologies du séquençage des génomes, de l’analyse des biomolécules et de la modélisation informatique. D’importants crédits lui sont consacrés, notamment dans la recherche en cancérologie et dans l’étude de certaines pathologies chroniques. La médecine personnalisée est ainsi la promesse d’une application massive des connaissances et des technologies biomédicales, au bénéfice des patients. Ses buts semblent indiscutables. Et pourtant… En quoi la médecine personnalisée se démarque-t-elle de ce que les médecins font depuis toujours, à savoir adapter leurs diagnostics et leurs prescriptions à chaque patient ? S’agit-il d’un nouveau paradigme médical ? En quoi une médecine fondée sur la capacité technologique à acquérir, à stocker et à traiter des données est-elle « personnalisée » ? Ne s’agit-il pas plutôt d’une intensification de la médecine scientifique qui repose plus que jamais sur de l’impersonnel : des technologies de pointe, des algorithmes statistiques, des modèles informatiques ? Que devient le patient dans cette démarche qui intéresse avant tout les industriels et les autorités de santé ? Les enjeux éthiques sont-ils suffisamment pris en considération ? L’ouvrage questionne cette tension entre une médecine ultratechnologique qui confère une signification moléculaire à la personne et une médecine du soin, centrée sur le patient. Entre les deux, le conflit est-il indépassable ? C’est ce que l’ouvrage entend discuter.
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La paresse en héritage
- Isabelle Moreau
- 2019, Honoré Champion
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À chaque époque sa paresse. Au XVIIe siècle, la paresse ne se définit pas par opposition au travail. C’est une catégorie polysémique, située à la croisée des activités intellectuelles et « comportementales », en même temps qu’un marqueur de filiation. La paresse en héritage fait de cette notion un objet d’étude autant qu’un facteur de défamiliarisation destiné, en réalité, à produire une refonte de notre compréhension des textes de Montaigne, de Pascal, et de Bayle. Choisir la paresse, c’est d’abord échapper à une histoire des idées désincarnée, pour revenir au singulier du corps de l’écrivain et à ses habitudes. C’est aussi prendre le parti des résistances : résistance à l’institution, nonchalance à l’égard de la foi, rémanence des (mauvais) plis de l’enfance. C’est enfin explorer différentes manières de se rapporter au texte fondateur de Montaigne, de le faire entrer en résonance avec des questionnements nouveaux. Les six chapitres de cette étude explorent ainsi une série de problèmes interprétatifs, tout en approfondissant les enjeux de la paresse : son ancrage dans le corps et ses « humeurs », sa dimension générationnelle, son lien à l’enfance, et son rôle, fondamental, dans la construction de l’identité personnelle et religieuse.
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La pensée critique de Diderot
- Paolo Quintili
- 2016, Honoré Champion
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Le but de ce livre est de montrer la teneur philosophique unitaire de la pensée critique de Diderot par-delà le caractère éclaté et dispersé de son œuvre. Diderot philosophe est présenté comme un penseur critique et systématique, c’est-à-dire un philosophe dont la réflexion, d’une part, s’inscrit dans le cadre du courant de pensée moderne qui vise à dépasser les perspectives du « premier regard géomètre de la raison », celui de Descartes, de Malebranche et des post-cartésiens. D’autre part, elle atteint un « second regard critique », plus profond, jeté sur le monde de la nature et, surtout, sur lui-même (une philosophie de l’aperception : Spinoza, Wolff, les Moralistes anglais et Kant), qui se rattache intimement à un matérialisme biologique tout à fait original, issu de la confrontation de Diderot avec les naturalistes et les médecins de son temps : Buffon, La Mettrie, Maupertuis, Bordeu, l’École de Montpellier. C’est ce matérialisme élaboré dans l’usine encyclopédique qui met en cause la notion-clé d’« individualité naturelle » (jouée en couplet avec une « communauté du désir ») – néologisme dont Le Neveu de Rameau et Le Rêve de d’Alembert développeront les tenants et les aboutissants philosophiques –, et qui témoigne de la nouveauté d’approche propre à cette philosophie, à l’intérieur de la pensée des Lumières européennes. Avec Diderot, c’est donc une nouvelle figure historique de la philosophie elle-même – celle de la subjectivité individuelle complexe, uni-totalité de penser-sentir-agir – qui monte sur la scène de la modernité, comme étant la substance première, incontournable et insaisissable, de la pensée critique de nos jours.
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La pensée de Bergson à l'ère des neurosciences cognitives
- Péguy Lumuene Lusilavana
- 2021, Hermann
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Les relations humaines peuvent-elles transformer nos vies ? En croisant le discours de Bergson avec celui des neurosciences cognitives sur la notion de plasticité, ce livre ouvre l’horizon d’une philosophie des relations interhumaines. On ne peut qu’être admiratif du champ épistémologique qu’il embrasse, qui témoigne d’une vaste culture classique et contemporaine, de la lecture attentive et minutieuse de Bergson jusqu’aux penseurs des relations interpersonnelles, en passant par l’analyse précise des principales figures du cognitivisme. On y relève des à-côtés bienvenus, comme l’analyse judicieuse de la « mouillature » chez Charles Péguy, qui associe la notion de plasticité aux « liquidités » philosophiques de Bergson. Dans cette enquête originale et stimulante, qui ouvre des pistes pour de futures recherches, est étudiée la manière dont la plasticité ouvre sur les relations vitales entre les humains, conduit à des transformations sociales et à l’espérance que celles-ci doivent continuer à susciter.
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La philosophie pratique de Hegel
- Ludwig Siep
- 2013, Éditions de l'éclat
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Crises du capitalisme, conflits entre religion et laïcité, bioéthique, transformations du milieu naturel etc., autant de questions qui se posent au monde moderne et pour lesquelles la philosophie pratique de Hegel suggère de nombreuses et fructueuses pistes de réflexion. C'est pourquoi la Phénoménologie de l'esprit ou la Philosophie du droit, qui sont utilisées aujourd'hui, surtout dans le néo-pragmatisme américain (avec Brandom, Pippin et al.), comme point de départ pour l'élaboration d'une philosophie politique libérale adaptée à la modernité, suscitent aussi un intérêt renouvelé dans les sociétés dotées d'un État et d'un parti forts (comme en Chine). De quelle façon doit-on alors développer le système hégélien pour pouvoir l'utiliser avec profit et sans anachronisme dans l'examen de problèmes contemporains? Tel est l'enjeu essentiel du livre de Ludwig Siep, le premier traduit en français de ce spécialiste internationalement reconnu de l'œuvre de Hegel.
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La raison ou les dieux
- Pierre Bouretz
- 2021, Gallimard
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Dans son précédent ouvrage, Lumières du Moyen Âge (2015), Pierre Bouretz rouvrait à nouveaux frais un dossier capital pour l’histoire occidentale : les relations entre philosophie et théologie. La raison ou les dieux s’ancre dans l’Antiquité tardive "néoplatonicienne", souvent décrite à grands traits comme celle d’un retour à Platon, d’une "divinisation" de celui-ci et d’un tournant "théologique" du rationalisme grec. Est-ce à dire que ce moment fut celui d’un choix entre la raison et les dieux ? Platon déjà voyait chez les Barbares des formes de sagesses supérieures à celle des Grecs. Plutarque pouvait sans embarras servir Apollon dans son temple de Delphes, admirer Isis et cultiver le platonisme. Jusqu’à la fin de l’Antiquité, les plus grandes figures de la philosophie se nourrirent de théologies allogènes. Mais le rapport de ces philosophes à leurs dieux nous demeure mystérieux. Plus mystérieuse encore, une affaire inaugurée dans la génération des successeurs de Plotin par Porphyre et Jamblique, sous couvert d’une fiction égyptienne et autour d’un mot neuf : celui de "théurgie". Fallait-il compléter la vie théorétique par un rapport actif avec les dieux ? Était-il question de les soumettre au bon vouloir des hommes ? Des pratiques étranges et venues d’ailleurs étaient-elles autre chose qu’une forme de la magie depuis toujours condamnée par les philosophes ? Pierre Bouretz construit une vaste enquête au travers de laquelle on découvre Plotin combattant les gnostiques, Porphyre ferraillant contre les chrétiens, les derniers philosophes platoniciens en quête de vestiges des dieux anciens. Il remonte à l’origine de leur admiration pour les "sagesses barbares", décrit l’entrée dans l’imaginaire des Grecs de Mages disciples de Zoroastre, de théurges chaldéens et d’Hermès Trismégiste, interroge leurs visions concurrentes de la "voie qui mène au bonheur". Il montre enfin qu’après une éclipse d’un millénaire environ, cette histoire se rejouerait dans des conditions nouvelles à la Renaissance.
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La religion dans la philosophie de Paul Ricoeur
- Daniel Frey
- 2021, Hermann
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À la suite du philosophe, on a coutume d’affirmer que dans son œuvre, Paul Ricœur a toujours séparé l’argumentation philosophique et les convictions religieuses. Remontant aux origines de sa philosophie et analysant la place de la religion dans ses grands ouvrages, la présente étude (première dans son genre en français) y discerne en réalité une laïcisation progressive, parfois ambiguë, de ses convictions religieuses, aboutissant in fine à une philosophie sans absolu, susceptible – à l’occasion de la question du mal notamment – de penser à partir de la religion, ou plus précisément de la « foi biblique ». En marge de cette « laïcité d’abstention » qui a fini par s’imposer à lui, le philosophe a également livré des études plus engagées, au nom d’une autre modalité de la laïcité, dite « de confrontation ». Attentive au nouage complexe entre philosophie et religion mis en œuvre par Ricœur, la présente enquête philosophique met en évidence un paradoxe : étonnamment, l’approche ricœurienne du religieux laisse impensé le problème de la vérité revendiquée par les textes bibliques, alors même qu’elle a tenté de vérifier systématiquement leur portée « révélante » (selon son expression) vis-à-vis de la condition humaine.
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La religion des philosophes grecs
- Daniel Babut
- 2019, Les Belles Lettres
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Quelle a été l’attitude des philosophes grecs face aux traditions de leurs cités, comment caractériser leur théologie, leur conception de la piété, durant les trois grandes périodes que l’on peut distinguer dans l’histoire de la pensée grecque ? Chez les Présocratiques, la critique de certaines croyances populaires n’aboutit jamais à mettre en cause le cadre et les institutions de la religion civique traditionnelle. Tandis que la pensée religieuse de Socrate semble synthétiser des tendances déjà apparues chez ses prédécesseurs, les grands thèmes de la réflexion platonicienne sur les problèmes religieux paraissent tracer le cadre dans lequel s’inscrira désormais la philosophie grecque de la religion. Mais l’exemple d’Aristote et de ses successeurs montre que de très grandes variations sont possibles à l’intérieur de ce cadre : tantôt la spéculation philosophique semble annexer purement et simplement le domaine de la religion, tantôt c’est la philosophie tout entière qui prend une coloration religieuse. Avec Épicure, la philosophie assume entièrement le rôle de la religion traditionnelle, tandis que chez les Stoïciens croyances religieuses et explication scientifique du monde sont devenues totalement indiscernables. Finalement, la pensée religieuse des philosophes grecs, dont il faut noter une certaine continuité, peut se définir par le double refus d’une acceptation inconditionnelle de la tradition et d’une rupture totale avec la religion populaire. Mais entre ces limites extrêmes, toutes les attitudes sont concevables, depuis un agnosticisme plus ou moins avoué jusqu’à un attachement plein de dévotion aux dieux de la cité.
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La révolution est le frein d'urgence
- Michael LOWY
- 2022, Éditions de l'éclat
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La découverte de l’œuvre de Benjamin fut, pour Michael Löwy, une émotion qui a ébranlé bien des convictions et dont l’onde de choc s’est ressentie pendant plus de 40 ans dans toute sa recherche sur les formes hétérodoxes du marxisme en Europe ou en Amérique latine. À la vision marxiste d’une révolution comme «locomotive de l’histoire», roulant inexorablement vers le «progrès», Benjamin propose une version de la révolution «comme frein d’urgence», annonçant une critique du progrès et de la croissance, qui se développera plus tard dans la pensée critique. Les 9 essais rassemblés ici se concentrent sur la dimension révolutionnaire de l'oeuvre de Benjamin, où s’imbriquent une approche inspirée d’un matérialisme historique non orthodoxe et des conceptions issues du messianisme juif.
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Le sens dépend-il de la sensibilité ? De quelle manière ou en quel sens ? La phénoménologie reconnaît au sens une part de sensibilité, contre la thèse de son autonomie. Le sens ne serait pas un phénomène de connaissance, ni un phénomène de langage, mais un phénomène sensible : un contenu de perception, propre au rapport que le corps sentant entretient au monde senti. Nos discours, nos actes et nos existences perdraient alors leur sens à mesure qu’ils s’autonomisent et se trouvent partiellement privés de leur dimension sensible, corporelle et mondaine. Mais cette thèse ne s’impose pas d’un seul tenant dans l’histoire de la phénoménologie. De l’autonomie à la sensibilité et de la sensibilité à l’autonomie, l’analyse phénoménologique du sens implique chaque fois des régressions qui, en retour, ouvrent de nouvelles avancées. C’est ce mouvement que cet ouvrage se propose de retracer, de Husserl à la phénoménologie française, via les principales conceptions du sens qui s’y trouvent développées.
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Que l’âme ne soit pas séparée du corps est une affaire entendue. Mais a-t-on pris la juste mesure de notre incarnation quand on cherche l’esprit dans le cerveau, comme on s’attend à trouver le génie dans la lampe ? À rebours de cette conception, cet ouvrage, au carrefour de la philosophie phénoménologique et de la clinique, propose de prendre au sérieux l’idée d’un corps animé. Aux côtés du langage, le corps est d’abord un lieu privilégié de l’expression de l’esprit. Grâce à lui nous entrons dans une entente de ce que le monde veut nous dire et c’est par son entremise que nous connaissons une transaction vivante avec ce que le monde exige de nous. Cet itinéraire dans le silence de la vie intentionnelle du corps se termine par quelques perspectives cliniques, parce qu’il faut bien admettre que nous n’aurions rien à quoi remédier si nous n’étions au risque de voir cette transaction fléchir dans la maladie.
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La vie technique
- Emanuele Clarizio
- 2021, Hermann
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À l’époque de la biomédecine, de l’essor des biotechnologies, de la mise en banque massive du vivant dans les biobanques, des techniques d’édition du génome, du contrôle neuronal des prothèses, il apparaît de plus en plus clair que les nombreuses interactions entre la vie et la technique soulèvent des enjeux philosophiques, épistémologiques et éthiques majeurs. Suivant l’intuition de Georges Canguilhem, qui avait indiqué l’opportunité de constituer une « philosophie biologique de la technique », et à travers un dialogue serré avec une série cohérente d’auteurs (de Descartes, Kant, Kapp et Espinas jusqu’à Bergson, Le Roy, Teilhard de Chardin, Canguilhem, Leroi-Gourhan, Lafitte et Simondon), Emanuele Clarizio dresse une pensée de la vie technique dans laquelle la vie est entendue comme une mouvance d’artificialisation, et la technique comme une fonction biologique, proposant un cadre conceptuel pour appréhender les techniques contemporaines.
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Langage, pensée et esprit
- Mélika Ouelbani
- 2015, Nirvana Éditions
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Wittgenstein affirma avec insistance que la relation qui pourrait exister entre la pensée et un processus mental quelconque ne l’intéressait pas. Comment comprendre que pour lui : « Une idée des plus dangereuses en philosophie, c’est, chose singulière, que nous pensons avec notre tête, ou dans notre tête » (Fiches, 605). « Aucune hypothèse ne me paraît plus naturelle que de dire qu’il n’y a pas dans le cerveau de processus corrélatif à l’association ou à la pensée : de sorte qu’il serait par conséquent impossible de lire des processus de pensée à travers les processus du cerveau » ? (Fiches, 608)
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Le Cercle de l'idée
- Alexandra Roux
- 2017, Honoré Champion
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On range généralement la pensée de Malebranche parmi celles qui incarnent ce moment de l’histoire de la philosophie qu’on nomme « rationalisme ». En prenant son départ dans l’interprétation que Schelling a produite de la « Vision en Dieu », cet ouvrage se propose de l’aborder plutôt comme un idéalisme issu du dogmatisme et enclin à suspendre l’existence des corps : pour avoir élargi le cercle de la pensée humaine aux dimensions du cercle de l’idée divine, Malebranche ferait dépendre la perception sensible de l’action de Dieu seul, anticipant par-là la pensée de Berkeley. Sans doute une telle lecture dépend-elle de la manière dont Schelling a lui-même renouvelé l’idéalisme ; sans doute est-elle aussi tributaire d’une certaine réception de Malebranche. Pour autant, du point de vue qui fut celui de Malebranche, elle mérite qu’on la mette à l’épreuve de ses textes et de ses intentions. Aussi, après avoir montré comment Schelling se place devant Malebranche, on le fait comparaître devant ce que Malebranche pourrait lui opposer. Il apparaît alors que ce dernier s’attache à desserrer l’étreinte que le cercle de l’idée exerce sur son système : en faisant le pari de prouver l’existence d’un monde résolument distinct du monde intelligible, Malebranche œuvre en effet pour un idéalisme ouvert au réalisme sans jamais renoncer à la « Vision en Dieu ».
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Le Cogito newmanien
- Grégory Solari
- 2021, Hermann
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Quelques mots. C’est peut-être à cet indice que se reconnaît le philosophe authentique. À l’économie des termes par lesquels se dit l’essentiel de l’intuition dont vit l’esprit. Des mots inséparables de la conscience de soi, et grâce auxquels nous pouvons dire avec Descartes : « je pense, donc je suis », ou bien avec John Henry Newman (1801-1890), se découvrant pleinement fidèle à l’intention du geste cartésien dans son Journal philosophique : « je sens, donc je suis » – « sentio, ergo sum ». Le « cogito newmanien » tient dans ces quelques mots. Mais ces mots sont ceux de Descartes, vers lequel il se tourne à un moment décisif de son acheminement vers la maturation de sa propre pensée. Ce livre instruit le dossier de cette rencontre à partir d’une confrontation directe et structurelle de leurs doctrines respectives, notamment en donnant accès à la première traduction française des Fragments de 1859 du Journal philosophique. Tout se passe comme si Newman, dans sa lecture du cogito, reprenait en une conceptualisation à peine différente la thèse cartésienne fondamentale des Méditations II et III. Le cogito se présente non comme une déduction, mais comme une auto-affection attestant en même temps l’existence de l’ego et celle de Dieu.
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Le Discours de la méthode de Denis Diderot
- Jean-Marc Mandosio
- 2013, Éditions de l'éclat
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Écrivain prolixe, penseur paradoxal, poussant les idées des Lumières jusqu'à leurs limites extrêmes, livrant une œuvre foisonnante où son « esprit s'abandonne à tout son libertinage», tout en dirigeant l'Encyclopédie, «machine de guerre» contre les dogmes et le despotisme, Diderot déploie une pensée aux antipodes de l'esprit de système qu'il dénonce volontiers. Court pourtant tout au long de son œuvre un «discours de la méthode », ou plutôt discours d'une anti-méthode visant à empêcher les idées de se figer en un système dogmatique. Au traité didactique, l'anti-méthode de Diderot préfère la rêverie ou la conjecture; au Discours, le dialogue ou l'entretien avec soi-même ; elle s'expose ainsi à tout faire reposer sur le hasard et le génie. Là est sa singularité ; là aussi sa fragilité. «On doit exiger de moi que je cherche la vérité, mais non que je la trouve» écrivait-il. Se pourrait-il que, la cherchant, il la trouve et la dépose pour nous, clandestinement, dans une œuvre sans équivalent, dont Jean-Marc Mandosio explore ici les méandres ?
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Le Malebranchisme à l'épreuve de ses amis et de ses ennemis
- Elena Muceni and Maria-Cristina Pitassi
- 2018, Honoré Champion
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Le système de Malebranche représente une des plus remarquables « architectures de la raison » que le XVIIe siècle nous ait laissée. Ébauché dans son ensemble dans la Recherche de la vérité, ouvrage qui marque l’exorde littéraire et philosophique de l’auteur, ce système n’a pourtant pas cessé d’évoluer, de se développer et de se perfectionner au fil du temps. Issu des travaux présentés dans le cadre d’une journée d’étude sur le malebranchisme, organisée en novembre 2015 par l’Institut d’histoire de la Réformation de l’Université de Genève, cet ouvrage propose une relecture de la philosophie de Malebranche à travers le kaléidoscope des controverses et des réceptions qu’elle a inspirées. Les contributions réunies dans le volume explorent, d’un côté, l’impact que les querelles ont eu sur le développement du malebranchisme, et leur écho chez les prétendus héritiers de cette philosophie ; de l’autre, la réception contemporaine de certains philosophèmes malebranchiens ainsi que, inversement, les modalités d’assimilation par l’auteur de théories incontournables pour la pensée moderne.
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Le Monde ou la Bibliothèque
- Juliette Morice
- 2016, Les Belles Lettres
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D'Érasme à Rousseau, ce livre traverse trois siècles d'histoire de la philosophie, à la recherche d'une réponse à la question « Pourquoi voyager ? » Si la question ne se pose guère aujourd'hui, elle fut pourtant, pendant trois siècles, l'objet de disputes complexes : car il était bien loin d'aller de soi que l’on pût voyager sans raison, pour le simple plaisir « d’aller voir ailleurs ». Entre le milieu du XVIe siècle et la fin du XVIIIe siècle, la République des Lettres devient ainsi la scène d’une controverse sur l’utilité des voyages, notamment en matière d’éducation. Y a-t-il de bonnes raisons de voyager, lorsque rien ne nous y contraint ? Quelle est l’utilité d’une pratique qui procède inévitablement de ce plaisir ambigu qu’est celui de la curiosité ou de l’attrait pour la nouveauté ? L’époque classique voit ainsi naître une réflexion sur les voyages dont les enjeux philosophiques sont évidents : elle montre l’importance que prend, dans la culture moderne, la question de l’éducation et son lien à une conception de l’homme en devenir, dont la formation ne repose plus seulement sur les mots, mais exige l’expérience du monde et le détour par les choses, exigence que manifeste par excellence la présence de la métaphore du livre du monde. Seules les études littéraires et historiques semblent avoir pris au sérieux la question des voyages et l’étude de ce phénomène original dans l’histoire de la pensée européenne qu’est la profusion des « arts de voyager » à l’âge classique. Cet essai étudie les enjeux philosophiques de ce qui fut autant un objet de disputes qu’un défi pour la pensée.
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À partir d’une relecture du Faust de Goethe, cet essai s’attache à suivre le chemin de crête conduisant d’un sommet de la métaphysique allemande à l’autre avant de faire halte dans le lyrisme hölderlinien. L’objectif de cette pérégrination est d’interroger à nouveaux frais la complicité inédite qui se noue dans l’idéalisme allemand entre la rénovation indissociablement critique et métaphysique du « possible » et les actes imaginatifs par lesquels les auteurs de cette tradition ont affirmé leur liberté contingente de s’inventer moderne. Entre les deux se glisse l’ombre de Méphistophélès et d’une négativité intransigeante avec laquelle il leur a fallu composer, assumant chacun à sa manière les conséquences du « pacte » qu’il aura signé avec elle. À rebours de la fascination si fortement réactivée aujourd’hui, de part et d’autre du « divide » analytique/continental, pour l’autosuffisance logico-discursive du discours philosophique, les coupes transversales du moment classique allemand proposées ici visent à réveiller la dimension essentiellement problématique du geste réflexif. Chemin faisant, c’est tout à la fois la force et la précarité de notre imagination configuratrice d’un monde habitable et partageable qui se voit repensée dans sa foncière indétermination.
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