Le Figaro littéraire
Vie d'un hebdomadaire politique et culturel (1946-1971)
Condamné par les ordonnances de la Libération, Le Figaro littéraire reparaît en 1946, sous le titre de Littéraire, et attendra un an le retour de son nom initial. Mais l’hebdomadaire animé par Maurice Noël n’a plus rien à voir avec les pages littéraires du Figaro de l’entre-deux-guerres. Il s’agit d’une publication autonome, dont les bureaux sont installés dans les salons du prestigieux hôtel particulier du Rond-Point des Champs-Élysées.
Né dans les affrontements de l’épuration, Le Figaro littéraire devient, dans le contexte de la guerre froide, le lieu du refus de l’engagement de la littérature. Pourtant, du soutien à l’appel de David Rousset au procès Kravchenko, l’hebdomadaire invente sa propre forme de « contre-engagement ». Impliqué dans les combats politiques majeurs de son temps, il reste un journal culturel généraliste, souvent considéré comme l’antichambre de l’Académie. À l’image de François Mauriac, les « grandes plumes » du Figaro viennent y défendre la tradition littéraire française ; tandis que de jeunes critiques, comme Bernard Pivot et Jean Chalon, parcourent le Paris des lettres en quête de nouveaux talents.
Aujourd’hui réintégré aux pages du Figaro, il restera, dans l’histoire de la presse française, une publication légendaire. L’analyse de son contenu et des parcours individuels de ses collaborateurs met en évidence la diversité des cultures politiques de droite dans la deuxième partie du XXe siècle ; elle montre aussi la mutation des titres littéraires et l’émergence de la presse magazine qui domine aujourd’hui le secteur.
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